Xynthia : la volte-face de l'Etat

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Le gouvernement renonce à détruire les 1.510 maisons classées en zones noires.

Le gouvernement revoit sa copie. Les habitants de Vendée et de Charente-Maritime pourront rester chez eux. Selon le quotidien Le Parisien, il n’y aura pas de destructions massives de maison dans ces deux départements.

"Une erreur de communication"

Le gouvernement a décidé de se donner du temps pour statuer sur le sort de quelque 300 maisons sur les 1.510 logements inscrits en "zone noire" après la tempête Xynthia de février et voués à la destruction, a indiqué jeudi le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu.

 

"Il y a des zones noires qui sont définitives. Il y a des zones jaunes où on va mettre des prescriptions particulières pour la construction des maisons. Et on avait une zone intermédiaire, la zone orange, où on ne savait pas très bien où on la classait, en noire ou en jaune", a affirmé le secrétaire d'Etat. "La zone orange est potentiellement en noire. Depuis le départ, on a dit qu'il y avait, sur quatre communes, des incertitudes. On a dit qu'on se donnait un peu de temps pour décider. Ce n'est pas encore complètement décidé", a-t-il poursuivi.

 

"Nous avons fait une erreur de communication", reconnaît Benoist Apparu. L’annonce des zones noires, rebaptisées ensuite zones de solidarité, fin mars avait provoqué une levée de boucliers chez les habitants et propriétaires concernés. Ils critiquaient notamment les critères de classement en zones noires de certaines habitations.

"Les zones ne bougent pas"

"Toute personne qui veut vendre son bien, ce bien est acheté par l’Etat à la valeur d’avant la tempête et sans tenir compte du risque", a expliqué Jean-Louis Borloo, jeudi matin sur Europe1, précisant qu'"on ne modifie pas ces zones" noires.

"Il y aura ensuite une enquête publique, contradictoire par nature, pour regarder si des cas d'expropriations sont nécessaires", a-t-il tenu à souligner.

"On ne peut pas laisser des gens en danger", a insisté le ministre de l'Ecologie :

Les habitants sceptiques

L'Association des victimes des inondations du Sud Vendée (Avif) a jugé jeudi que les déclarations de presse du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu au sujet des destructions de maison dans les zones sinistrées par Xynthia n'apportaient aucune garantie.

"Il n'y a rien de véritablement nouveau. Les zones existent encore", a déclaré Xavier Machuron-Mandard, vice-président de l'Avif. "Nous sommes très prudents. Nous restons extrêmement vigilants. Ce n'est pas une déclaration dans un journal qui vaut une assurance sur la politique qui sera suivie", a-t-il ajouté.