Un enfant polyhandicapé expulsé

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avec Mathieu Charrier et agences , modifié à
Il a été arrêté lundi avec sa famille, avant d’être expulsé. APF se dit "indigné".

Un jeune polyhandicapé de 15 ans d’origine kosovare a été expulsé mardi du territoire français avec sa famille. Le jeune homme, accueilli depuis le mois de mars dans un centre d'accueil pour handicapés à Freyming-Merlebach, en Moselle, pour une maladie dégénérative, a été arrêté la veille. Tout comme sa famille.

Le jeune homme a été "emmené le 3 mai par une trentaine de gendarmes qui ont fait irruption, munis d'une décision préfectorale d'expulsion, devant le personnel soignant choqué et impuissant", affirme l'Association des Paralysés de France (APF). Après avoir passé la nuit au centre de rétention administrative de Metz, la famille de sans-papiers a été expulsée le 4 mai, par avion, vers le Kosovo.

Les associations scandalisées

L’APF et Réseau éducation sans frontières (RESF) se disent indignées par "la violence et l'inhumanité de cette expulsion". Pour les associations, "la politique gouvernementale actuelle ne doit pas prévaloir sur l'état de santé des personnes malades et nécessitant des soins quotidiens". SOS Racisme a également exprimé sa "stupéfaction". L’association estime que cette expulsion fait "honte à la France".

"Douze gendarmes et cinq véhicules ont été utilisés pour faire exécuter la décision administrative", a répondu la directrice du cabinet du préfet de la Lorraine, Elisabeth Castellotti. "Et ceci après que le médecin-inspecteur de la Ddass eut certifié que l'enfant polyhandicapé pouvait recevoir dans son pays d'origine le même traitement qu'en France", a-t-elle précisé.

Pas de médicament, ni de traitement

"Lors de 'l'éloignement', qui s'est déroulé dans le calme et la dignité, (...) toutes les précautions ont été prises pour que l'adolescent puisse être pris en charge dans les meilleures conditions de sécurité. Ainsi, un médecin a accompagné la famille de manière permanente jusqu'à leur arrivée au Kosovo", a expliqué la préfecture de Moselle. Le son de cloche d’un cousin du polyhandicapé est différent.

"Il n'y aucune possibilité de traitement pour le petit" à Marali, où les cinq Kosovars expulsés ont trouvé refuge, selon ce cousin qui vit régulièrement à Metz. "Il n'y a pas non plus de médicament", a-t-il affirmé. Selon lui, l'adolescent "a fait plusieurs crises depuis son retour forcé au pays". L'APF a écrit une lettre à Nicolas Sarkozy pour qu'il intervienne dans ce dossier.

En France depuis 2008

L’adolescent, ses parents, son frère et sa sœur étaient arrivés en France en 2008. la famille s'était vu refuser successivement plusieurs demandes d'asile, avant de se voir signifier une obligation de quitter le territoire. Ce qu'ils n'ont pas fait.