Trop protégé, Nicolas Sarkozy ?

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avec Arthur Helmbacher , modifié à
Après les révélations sur le dispositif déployé lors de ses vacances au Cap Nègre, l'ex-président se défend.

L'INFO. Avec dix policiers et quinze CRS qui se relayent 24 heures sur 24, les vacances de Nicolas Sarkozy sont elles trop sécurisées ? C'est ce que laisse entendre le Parisien, qui révèle lundi ces informations à propos du dispositif mis en place autour de la résidence de vacances de l'ancien chef de l’État, dans la villa de sa femme, au Cap Nègre, dans le Var. Des révélations contestées dans la foulée par l'ex-président dans un argumentaire succinct. Nicolas Sarkozy y précise qu'il bénéficie du même traitement que tous ses prédécesseurs.  Et que celui-ci a été défini par une circulaire du Premier ministre de janvier 1985.

Des RTT pour les fonctionnaires de police. Dans son article, le Parisien explique que cette "protection policière particulièrement étoffée" se compose "d'une dizaine" de membres du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) qui se relaient en permanence pour assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy. Toujours selon le quotidien,  outre ce premier dispositif, cinq équipes de trois CRS sont dédiées, tour à tour, à la surveillance de sa résidence de vacances. Ces chiffres ont ensuite été confirmés à l'AFP par différentes sources policières. Celles-ci ont précisé que le relais 24 heures sur 24 s'expliquait par le simple jeu des heures de repos des fonctionnaires. Ainsi, les membres du SPHP travaillent par deux auprès de Nicolas Sarkozy. Et la surveillance de la résidence du Cap Nègre est assurée par des astreintes de trois CRS, selon ces sources. Les congés, RTT ou jours consacrés à l'entraînement physique justifient que les fonctionnaires soient nombreux, précisent-elles.

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Pas de traitement de faveur ? La réponse de Nicolas Sarkozy ne s'est pas faite attendre. Dans un court texte en forme de bref communiqué, Nicolas Sarkozy se défend lundi de tout traitement de faveur. Dans son article, le Parisien reprend en effet une information publiée par Paris-Match en 2012. Selon l'hebdomadaire, l'ancien pensionnaire de l’Élysée avait alors "demandé et obtenu" que dix policiers -dont deux chauffeurs- soient "désormais affectés à sa protection ainsi qu'à celle de sa famille". Coût de la bagatelle : 720.000 euros selon les estimations de l'hebdomadaire. L'ancien chef de l'UMP avait alors argué que  "ce n'est pas l'ancien président de la République qui décide des effectifs de sécurité autour de lui, mais les services concernés, en l'occurrence le SPHP".  

Reprenant le même argument cette année, Nicolas Sarkozy préfère s'en tenir aux chiffres des policiers actifs autour de lui.  Ainsi, en "oubliant la réserve", l'ancien président explique qu'il est entouré de deux policiers du SPHP et que la propriété du Cap Nègre n'est surveillée que par trois CRS. A l'époque de la première polémique, à l'été 2012, Paris-Match expliquait que Valéry Giscard d'Estaing bénéficie pour sa part de la protection de deux policiers quand Jacques Chirac en a six. Pour appuyer cependant  la légitimité de ce dispositif, le texte du cabinet de Nicolas Sarkozy publié lundi précise que "son utilité a encore été prouvée la semaine dernière lorsqu’un  individu connu des services de police allemands a tenté de rentrer dans la propriété".

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Un problème de circulaire? Dans son argumentaire, Nicolas Sarkozy appuie l'ancrage juridique de cette disposition en citant une circulaire du Premier ministre de janvier 1985. Or, s'il existe bien un texte à cette date  sur le traitement des ex-chefs de l'Etat (logement, frais divers, sécurité), il ne s'agit en réalité que d'une simple lettre et non d'une circulaire. Et si ce document est bel et bien signé du Premier ministre, il n'a cependant aucune valeur juridique.

D'autre part, les contours définis par ce texte restent relativement flous : il indique bien que deux fonctionnaires de police sont "mis à la disposition" des anciens présidents. Mais pour ce qui est de la surveillance de leur résidence, cette lettre indique seulement que "les modalités" sont fixées avec les services concernés.