Raymond Aubrac, "une référence"

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Une cérémonie s'est tenue lundi matin aux Invalides en présence de plusieurs personnalités politiques.

Une cérémonie d'hommage militaire, présidée par Nicolas Sarkozy, s'est déroulée lundi matin dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides à Paris, en l'honneur de Raymond Aubrac, le grand résistant mort mardi dernier à l'âge de 97 ans. Alors que de nombreuses personnalités étaient présentes, la famille de Raymond Aubrac avait précisé que cette cérémonie "publique" ne devait en aucun cas faire l'objet d'une "récupération" politique.

De nombreuses personnalités politiques

C'est donc en silence que le président-candidat a rendu hommage à l'une des plus grands figures de la Résistance, aux côtés du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Gérard Longuet, du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, et de celui de la Justice, Michel Mercier, qui représentaient le gouvernement. "C'est un monument de notre histoire contemporaine qui disparaît et ça ne fait que renforcer le devoir de mémoire", a estimé le chef de l’État, à l'issue de la cérémonie.

D'autres personnalités politiques étaient présentes dans la cour pavée des Invalides, à l'instar du candidat socialiste à la présidence de la République, François Hollande, qui a salué "toute une vie dédiée à des engagements", citant la Résistance et les luttes pour l'indépendance du Maroc et du Vietnam soutenues par Raymond Aubrac. Les candidats centriste François Bayrou (Modem) et écologiste Eva Joly (EELV), ont également assisté à la cérémonie. Côté famille, les trois enfants du grand résistant, ses dix petits-enfants et des arrière-petits-enfants étaient présents ainsi que 300 anonymes.

Un hommage solennel

"Lucie et Raymond, couple désormais mythique, continuent de dresser le flambeau de la justice et de l'espérance", a salué Jean-Louis Crémieux-Brilhac, ex-chef de service de la diffusion clandestine vers la France au commissariat national de l'Intérieur à Londres, choisi pour prononcer les éloges funèbres avec Jacques Vistel, président de la Fondation de la Résistance, selon les souhaits de Raymond Aubrac. Il a également évoqué "une référence pour tous ceux qui se réclament de l'héritage de la Résistance". Jacques Vistel a quant à lui rendu hommage à l'homme qui "ne ressassait pas son passé de résistant" et "ne s’intéressait qu'à l'avenir, à la lutte contre le racisme et à la défense de la Résistance et de ses valeurs contenues dans le pacte national du Conseil national de la Résistance".

Des détachements des trois armées et de la Garde républicaine avaient également été disposés dans la cour d'honneur. Un détachement Nedex (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs) était également présent pour rappeler que Raymond Aubrac avait été chargé par le général De Gaulle, début 1945, de la responsabilité du déminage du littoral.

La cérémonie s'est achevée lundi matin, peu après 10h30, alors que le cercueil du Résistant quittait la cour pavée sous le Chant des partisans entonné par le Choeur de l'armée française, tout comme celui de sa femme, Lucie Aubrac, cinq ans auparavant. L'incinération du résistant aura lieu dans la soirée de lundi "dans l'intimité familiale". Ses cendres rejoindront ensuite celles de son épouse dans le caveau familial du cimetière de Salornay-sur-Guye, un village de Saône-et-Loire.