Raymond Aubrac : "je parle surtout du passé"

Raymond Aubrac, en novembre 2009, lors de la commémoration du 65e anniversaire de la Libération à Strasbourg.
Raymond Aubrac, en novembre 2009, lors de la commémoration du 65e anniversaire de la Libération à Strasbourg. © Max PPP
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RETRO - Europe1.fr revient sur la vie du grand résistant, mort mardi soir à l'âge de 97 ans. 

Il a fait de sa vie un combat. Figure de la résistance, Raymond Aubrac est mort à l'âge de 97 ans à l'hôpital militaire du Val de Grâce. Europe1.fr revient en archives sur la vie du cofondateur du mouvement "Libération Sud".

Mars 2011. Raymond Aubrac s'était confié à Europe 1 pour la sortie d'un livre en commun avec son petit-fils Renaud Helfer-Aubrac. Avant de devenir une figure de la Résistance, Raymond Aubrac, né le 31 juillet 1914 à Vesoul, était ingénieur civil des ponts et chaussées. "J'ai été formé pour préparer l'avenir. Il est arrivé, vers l'âge de 75 ans, que mes opinions sur l'avenir ou sur le présent n'intéressaient plus personne. Mais on m'interroge que sur le passé. C'est vrai que je parle surtout au passé. Mon intérêt, ce serait plutôt le présent et l'avenir", déclarait-il à Europe 1.

Mars 2011. Un documentaire consacré à Raymond Aubrac a été réalisé par Fabien Beziat et Pascal Convert. Dans Les années de guerre (diffusé sur France 2), il revient notamment sur son enfance qu'il qualifiait de "normale et heureuse".

En 2010. Il s'était rendu à Londres avec Nicolas Sarkozy pour les 70 ans de l'appel du Général de Gaulle. Pourtant, le 18 juin 1940 Raymond Aubrac, comme beaucoup de Français, n'a pas entendu le message diffusé à la radio. "Je combattais dans les forêts des Vosges. Puis j'ai été fait prisonnier le 21. Donc je n'ai pas entendu l'appel et je n'en ai eu connaissance qu'après mon évasion, c'est-à-dire au mois d'août", expliquait-il en juin 2010 à Europe 1. "C'est un paradoxe, l'un des discours les plus importants de l'histoire a été l'un des moins entendus."

En octobre 2008. Invité de l'émission Faites comme chez vous avec Pierre-Louis Basse sur Europe 1, Raymond Aubrac faisait part de ses inquiétudes sur la jeunesse d'aujourd'hui. "Dans une société, quand la confiance des jeunes disparaît, c'est l'élan vital de la société qui est en péril. La démocratie est en danger. J'essaye d'expliquer aux jeunes que tous les résistants étaient tous des optimistes", affirmait-il. "Il faut leur montrer que nos sociétés ont des racines justes. Je ne comprendrais pas que des avancées sociales ou économiques, comme la sécurité sociale, soient mises en danger alors que nous sommes dix fois plus riches qu'au moment où ça a été lancé. Démobiliser la jeunesse, ce serait criminel", avait lancé Raymond Aubrac sur Europe 1.

En février 2008. Engagé à gauche, il avait été ovationné après un discours défendant la laïcité, lors du meeting de campagne de Bertrand Delanoë pour les municipales. Il avait appelé à voter pour François Hollande au premier tour de la prochaine élection présidentielle.

Zénith : Discours de Raymond Aubracpar bertranddelanoe

En janvier 1994. Raymond Aubrac racontait sur France 3 sa première rencontre avec Jean Moulin, alias "Rex", chargé par le Général De Gaulle d'organiser l'unité des mouvements de résistance de la zone sud.

En mai 1990. Sa femme, Lucie Aubrac témoignait sur sa rencontre avec Klaus Barbie, un des chefs de la Gestapo et sur l'organisation de l'évasion de Raymond Aubrac. Celui-ci détaillait également les conditions de sa détention et les interrogatoires que lui a fait subir le tortionnaire nazi.