Qui sont les "Cavaliers de la fierté" ?

Le groupuscule Forsane Alizza, alias les "Cavalies de la Fierté", un groupuscule islamiste qui a mené des actions épisodiques destinées à être filmées et diffusées sur le net.
Le groupuscule Forsane Alizza, alias les "Cavalies de la Fierté", un groupuscule islamiste qui a mené des actions épisodiques destinées à être filmées et diffusées sur le net. © Capture Ecran
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FF avec AFP , modifié à
Claude Guéant a vu dans ce groupuscule "un sas de radicalisation", justifiant sa dissolution.

Sa dangerosité supposée a poussé lundi le ministère de l’Intérieur à demander sa dissolution.  Le groupuscule Forsane Alizza, ou les "Cavaliers de la Fierté",  est un groupuscule islamiste menant des actions épisodiques, notamment contre la loi sur le voile intégral, destinées à être filmées et diffusées sur le net.

Des actions multiples

Le premier "coup d'éclat" de ces "Cavaliers de la Fierté" remonte à juin 2010 quand une dizaine de militants avaient appelé à boycotter un McDonald's de Limoges, enseigne qu'ils accusaient d'être au service d'Israël. Cela vaudra une condamnation à plusieurs de ses membres.

Plus récemment, ils ont perturbé la première prière du vendredi tenue dans une ancienne caserne du XVIIIe arrondissement de Paris afin que cessent les prières de rue.

Les membres de Forsane Alizza ont aussi été appelés à manifester en septembre dernier devant le tribunal de Meaux, où des femmes voilées devaient comparaître, ou encore à brûler le Code pénal dont "pas une ligne ne protège les musulmans".

"Un groupe à la marge", selon le CFCM

Mohammed Achamlane, qui vit en Loire-Atlantique, se présente comme "un porte-parole du groupe".  Cet homme, qui souhaite se faire appeler "Abou Hamza", réfute être le leader du groupe, expliquant que "Les Cavaliers de la Fierté" prennent leurs décisions "par un système de consensus".

Mohammed Achamlane a néanmoins revendiqué lundi  "plusieurs centaines" de militants. Des spécialistes parlent quant à eux plutôt d'"une poignée", tandis que la place Beauvau en évoque "une centaine, peut-être moins".

Reste que, pour Mohammed Moussaoui,  le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), il s'agit d'un "groupuscule à la marge", "composé de jeunes jouant d'actions spectaculaires médiatiques qu'ils filment en vidéo et diffusent ensuite".

"Un sas de radicalisation" selon Beauvau

Claude Guéant a justifié la dissolution du groupuscule au motif qu'il formerait "des personnes à la lutte armée". "Pure calomnie" et "diffamation", rétorque Mohammed Achamlane. Si aucune procédure judiciaire n'a été engagée dans le cadre de la législation antiterroriste, l'Intérieur décrit le groupe comme un "sas de radicalisation" dont les membres se verraient "dispenser des formations au combat".

Dans le dernier message sur son site, Forsane Alizza annonçait "une soirée spéciale recrutement" mercredi, expliquant que l'organisation prenait "de l’ampleur" et recherchait "surtout des soldats!". L'appel s'adressait particulièrement aux adeptes des "sports de combat". "Cela ne veut pas dire forcément soldat armé en tenue militaire", précise son porte-parole.

"L’instauration du califat en France n’est pas objectif"

Concernant sa doctrine, Mohammed Achamlane affirme que "l'instauration du califat en France n'a jamais été (l')objectif". Il appelle toutefois de ses voeux un "retour du califat" ailleurs, "une société islamique dans laquelle on voudrait émigrer".