Procès Kerviel : Bouton entre en scène

Daniel Bouton est attendu jeudi comme témoin au procès de l'ancien trader Jérôme Kerviel.
Daniel Bouton est attendu jeudi comme témoin au procès de l'ancien trader Jérôme Kerviel. © MAX PPP
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Mounia Van de Casteele avec agences , modifié à
L'ancien patron de la Société Générale doit être entendu jeudi comme témoin.

Les auditions de témoins se poursuivent. Après les violents échanges entre la cour et l'avocat de Jérôme Kerviel mercredi, c'est au tour de Daniel Bouton de faire son entrée. L'ancien PDG de la Société Générale est attendu comme témoin jeudi au procès en appel de l'ancien trader.

"Escroc !"

Au premier procès de Jérôme Kerviel, en 2010 devant le tribunal correctionnel, Daniel Bouton avait accablé l'ancien trader, qualifiant de "catastrophe" la "fraude" dont l'accuse la banque. "Escroc", "terroriste", tels étaient les qualificatifs qu'avait choisis Daniel Bouton, à l'égard du trader après l'annonce de la perte de 4,9 milliards d'euros par la Société Générale en 2008.

Après onze ans à la tête de la Société Générale, dont il avait contribué à faire l'un des fleurons de la finance mondiale, Daniel Bouton avait quitté la banque fin avril 2009. Un départ intervenant après une série de scandales liés notamment aux rémunérations de ses dirigeants.

"Du grand n'importe quoi"

Mercredi, l'ambiance a été houleuse. Le ton est monté d'un cran dès que Me Koubbi a commencé à interroger un dirigeant de la Société Générale, Christophe Mianné, 49 ans, cité comme témoin par l'accusation. Le directeur adjoint de la banque de financement et d'investissement de la Société Générale, avait notamment qualifié de "grand n'importe quoi" la thèse selon laquelle Jérôme Kerviel aurait été l'objet d'un complot. "Un mensonge, de la science fiction", dira plus tard un autre témoin, Philippe Baboulin, un ancien supérieur hiérarchique de Jérôme Kerviel.

Un fusible ?

Au début de son procès en appel, entamé le 4 juin, l'ancien trader a déclaré avoir été utilisé comme fusible par la banque, qui aurait dissimulé avec "l'affaire Kerviel" ses pertes dans la crise des crédits hypothécaires américains "subprimes".

En janvier 2008, la banque avait annoncé avoir perdu 4,9 milliards d'euros par la faute de Jérôme Kerviel, qui avait pris pour des dizaines de milliards d'euros de positions spéculatives, à l'insu de sa hiérarchie selon elle.

Jérôme Kerviel, condamné en première instance à trois ans de prison ferme et à 4,9 milliards de dommages et intérêts, a répété lundi devant la Cour d'appel qu'il n'était "pas responsable" de cette perte. Le trader a aussi réaffirmé que sa hiérarchie était au courant des opérations qu'elle lui reproche.