PIP avait déjà fait de "mauvais implants"

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avec AFP , modifié à
Avant le gel de silicone fait maison, PIP proposait des implants à base "d'hydrogel" biodégradable.

Les accusations s'accumulent contre Jean-Claude Mas. Avant le scandale des prothèses PIP, le fondateur de l'entreprise avait déjà mis sur le marché des implants de mauvaise qualité mais sans danger pour la santé.

Nathalie Bricout, chirurgienne plasticienne membre du comité scientifique mis en place fin 2011 par le gouvernement pour évaluer les risques associés aux prothèses PIP, a affirmé vendredi qu'elle s'est toujours refusée à utiliser les produits de l'entreprise toulonnaise. La raison ? Elle n'avait pas confiance.

"Si on m'avait imposé des PIP, j'aurais refusé" en raison notamment des deux produits "pas bons" commercialisés par le passé par Mas, a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse organisée par la Société française de sénologie et de pathologie mammaire. "Il avait fait avant des prothèses pré-remplies de sérum qui n'étaient pas bonnes. En trois ans elles se sont toutes rompues", a déclaré cette chirurgienne qui pratique en clinique privée à Paris.

De "l'hydrogel" qui devenait liquide

Jean-Claude Mas avait en effet proposé des implants avec un "hydrogel" biodégradable présenté comme une alternative au gel de silicone interdit en France de 1995 à 2001. "L'ennui c'est que ce gel devenait liquide comme du sérum physiologique à 37 degrés au bout de quelques semaines et qu'il était hydrophile. Dès que l'enveloppe se fissurait le sein gonflait. Ce n'était pas grave parce que biodégradable mais c'était un mauvais produit", a souligné la spécialiste.

Le Dr Bricout a également déploré "qu'il n'y ait pas eu de contrôle inopiné" de la part de l'agence des produits sanitaires Afssaps chez les fabricants d'implants avant la découverte de la fraude de Poly Implant Prothèse (PIP), en mars 2010.