Nantes se lève pour une réunification avec la Bretagne

Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées dans les rues de Nantes pour demander leur réunification avec la Bretagne.
Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées dans les rues de Nantes pour demander leur réunification avec la Bretagne. © Maxppp
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
BREIZH - Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés pour réclamer l’intégration du département à la région voisine.

L’INFO. Dans une forêt de drapeaux bretons, de bonnets rouges et de chapeaux ronds, plusieurs milliers de personnes ont réclamé samedi à Nantes la réintégration de la Loire-Atlantique en Bretagne, espérant que l'ouverture du débat sur le redécoupage territorial marquera un "moment historique" pour la région. Une foule bigarrée, de 5.500 à 15.000 personnes selon la police et les organisateurs, a parcouru dans une ambiance bon enfant la Cité des Ducs de Bretagne, l'une des plus importantes mobilisations sur le thème de la réunification de la Bretagne.

Nantes en Bretagne. Les manifestants ont d'abord scandé "Bretagne réunifiée, on va y arriver!", puis "Naoned e Breizh" (Nantes en Bretagne), derrière une banderole de tête proclamant "démocratie et réunification", en français et en breton.

Dans le cortège, qui a réuni des élus de tous bords politiques et de nombreux Bonnets rouges, les délégations se succèdent: du bagad avec des musiciens en tenues traditionnelles, chapeau noirs ronds avec un ruban pour les hommes, coiffes blanches en dentelles pour les femmes,  aux jeunes plus radicaux, masqués d'écharpes aux couleurs de l'hermine, arborant des lunettes noires et brandissant une fusée de détresse sur fond de musique metal.

Une Bretagne à cinq. Sur des pancartes on pouvait lire les slogans "vivre, décider et travailler dans une Bretagne réunifiée", "des Bonnets rouges unis pour une Bretagne réunie" ou encore "pas de décentralisation sans réunification", "une Assemblée bretonne avec le pays nantais, oui".

L'appel à manifester a été lancé par les collectifs nantais Bretagne Réunie et "44 = Breizh", rejoints par le mouvement des Bonnets rouges, connu pour son combat contre l'écotaxe mais qui compte aussi parmi ses revendications la réunification de la Bretagne historique, à cinq départements.

"On a donné le coup de pied nécessaire dans la fourmilière pour arriver à ce qu'enfin les questions essentielles pour le peuple breton soient envisagées", s'est réjoui Christian Troadec, figure de proue des Bonnets rouges et maire DVG de Carhaix (Finistère), au début de la manifestation.

“Un moment historique”. "Aujourd'hui, la France est l'Etat le plus centralisé d'Europe", a-t-il souligné. "Il est temps qu'on puisse, nous en Bretagne avec 4 millions et demi d'habitants, (...) se retrouver au même niveau que les régions européennes comme les Länder allemands, comme les grandes provinces espagnoles, l'Ecosse, le Pays-de-Galles", a-t-il précisé.

Lors de prises de paroles avant le départ de la manifestation en milieu d'après-midi, les intervenants ont souligné que la Bretagne était peut-être arrivée "à un moment historique", avec l'ouverture du débat national sur le redécoupage territorial.

"On est rentrés dans un moment de débat, il faut absolument s'en saisir sinon nous démontrerons encore une fois que la France n'est pas capable de se réformer", avait estimé samedi matin le sénateur EELV de Loire-Atlantique Ronan Dantec. "Notre principal allié dans cette affaire, c'est le gouvernement central", a-t-il ajouté en soulignant le paradoxe.

Un vote solennel. La manifestation s'est achevée peu avant 18h Place Bretagne. "C'est sans doute la manifestation pour la réunification la plus importante qu'on ait eue à Nantes", a déclaré l'un des organisateurs à l'arrivée, soulignant qu'il "n'y a pas eu d'incidents".

Le conseil régional de Bretagne a adopté jeudi un voeu en faveur de la "réunification" de cette région administrative avec la Loire-Atlantique et d'une Assemblée de Bretagne.

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