ND-des-Landes: "une commission de dialogue"

Les gendarmes ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser les opposants
Les gendarmes ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser les opposants © MAXPPP
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Thomas Morel avec Pierre-Baptiste Vanzini et AFP , modifié à
Après les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants anti-aéroport, l'exécutif s'ouvre au dialogue.

Les milliers de manifestants réunis samedi à Nantes contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont été entendus. Le gouvernement va mettre en place "dans un souci d'apaisement" une "commission du dialogue", après les vifs affrontements qui ont fait au moins sept blessés samedi, entre forces de l'ordre et manifestants.

Le gouvernement va confier la semaine prochaine à une "commission du dialogue le soin d'exposer" le projet contesté d'aéroport et d'"entendre toutes les parties prenantes", a annoncé Matignon. Toutefois, "le Premier ministre réitère l'engagement du gouvernement à contribuer au développement économique et social du Grand Ouest, dont le projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes est une composante".

Un CRS blessé

Un positionnement qui déplait aux milliers de manifestants qui ont convergé samedi en fin d'après-midi vers la préfecture de Nantes où les CRS ont fait usage de lances à eau pour tenter de les disperser. Certains opposants ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre et un CRS a été blessé lors de ces altercations.

"Un CRS a été touché lors de la manifestation à Nantes, victime d'un pavé lancé qui l'a frappé au visage alors qu'il était derrière la lance à eau", a déclaré un porte-parole du ministère, Pierre Henry Brandet. Le fonctionnaire "a perdu connaissance et est évacué en ce moment même au centre hospitalier de Nantes", a ajouté le porte-parole sans être en mesure de se prononcer sur le degré de gravité de cette blessure.

Violents affrontements avec les forces de l'ordre :

Lacrymos et Molotov

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Le début de journée avait également été émaillé par quelques dérapages. Après l'évacuation de plusieurs campements sur le site de Notre-Dame-des-Landes vendredi, les affrontements ont en effet repris dès samedi matin entre forces de l'ordre et plusieurs centaines d'opposants. Ces derniers ont profité de l'obscurité pour monter une barricade interdisant l'accès à la Chataigneraie, l'un des trois sites sur le terrain du futur aéroport qui doivent être démantelés. Huit manifestants ont été interpelés samedi et trois personnes, dont un gendarme, ont été blessés dans les affrontements.

Tandis que les gendarmes tentaient d'avancer sur le chemin menant au campement, les échanges avec les manifestants se sont faits de plus en plus violents. Dans les sous-bois, les grenades lacrymogènes répliquaient aux pierres et aux cocktails molotov. Un peu plus loin, un autre groupe de forces de l'ordre tentait de protéger les engins de chantier, chargés de raser les derniers bâtiments debout sous les insultes de quelques individus réfugiés dans des cabanes dans les arbres, à plus de dix mètres du sol.

"On se bat pour nos terres"

Un discours que n'entendent pas les opposants, qui souhaitent défendre ce qu'ils considèrent comme "leurs terres". "C'est un bocage magnifique, il ya ici des gens qui cultivent, qui vivent en autonomie. Là, on se bat pour nos terres", raconte un de ces opposants au micro d'Europe 1.

"Nous sommes là pour garantir la sécurité des entreprises qui sont amenées à travailler là", explique de son côté Frédéric Boudier, colonel de gendarmerie. "On ne veut pas qu'ils (les manifestants, NDLR) viennent là où on travaille", explique-t-il encore.