Merah a bien filmé sa cavale meurtrière

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G.V. avec agences , modifié à
Les forces de l’ordre ont mis la main sur sa caméra et visionné les vidéos de ses trois attaques.

La fameuse caméra du tueur au scooter décrite par des témoins existait bel et bien. Alors que les policiers du Raid se positionnaient mercredi autour de l’appartement de Mohamed Merah, ils ont mis la main sur un sac contenant une caméra miniature et plusieurs enregistrements qui sont autant de preuves de ses carnages. Un doute demeure néanmoins : Mohamed Merah a-t-il réussi à mettre en ligne ces vidéos, comme il l’a affirmé ?

Équipé d’une caméra miniature

Juste après la tuerie dans un collège juif de Toulouse, plusieurs témoins avaient affirmé avoir vu une caméra fixée sur la tenue du tueur. Une fois Mohamed Merah acculé dans son appartement mercredi, les négociateurs ont donc rapidement évoqué la question.

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Le jeune homme a alors confirmé l’existence de cette caméra et indiqué aux forces de l’ordre comment la trouver. Les enquêteurs ont alors mis la main sur "le sac qu'il avait confié à quelqu'un contenant une caméra Go Pro dont il s'était effectivement sanglé et qui lui avaient permis de filmer l'intégralité des trois tueries dont il s'était rendu coupable", a confirmé jeudi le procureur de Paris, François Molins.

Des scènes "extrêmement explicites"

Après avoir visionné les bandes, le procureur de Paris a évoqué des scènes "extrêmement explicites" et pour cause : l’intégralité des assassinats ont filmé. François Molins a alors décrit le contenu de plusieurs séquences.

Dimanche 11 mars, Toulouse. "On le voit au cours de son rendez-vous avec le vendeur de motos s'enquérir de sa qualité de militaire et l'abattre de deux balles en lui disant ‘Tu tues mes frères, je te tue’", a rapporté le magistrat.

Jeudi 15 mars, Montauban. "On le voit abattre les militaires à Montauban dans une scène extrêmement violente" et s'enfuir au guidon "de son scooter aux cris de ‘Allah Akbar’", a poursuivi François Molins.

Lundi 19 mars, Toulouse. Le magistrat s’est montré bien moins prolixe sur cet épisode, se contentant de confirmer l’existence d’une vidéo. "Et on le voit enfin commettre sa tuerie sur les lieux de l'école juive de Toulouse lundi matin", a-t-il ajouté.

Ces images ont-elles été diffusées ?

Si l’existence d’enregistrements vidéo des tueries est confirmée, reste à savoir s’ils ont été diffusés. Ce serait le cas, à en croire Mohamed Merah, qui a affirmé aux négociateurs les avoir "postés".

"Mais on ne sait ni où ni comment ni quand", a tenu à préciser le procureur. Le tueur en scooter pourrait bien avoir bluffé, à moins que ce ne soit une manœuvre de la police pour tenter de dissuader les internautes de la rechercher, en attendant que les enquêteurs ne mettent la main dessus.