Mediator : Servier face aux victimes

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avec Anne Le Gall , modifié à
TEMOIGNAGES - Les parties civiles au procès regrettent l'attitude du patron du labo pharmaceutique.

Costume sombre, légion d'honneur au revers de sa veste, bras croisés et yeux mi-clos. Jacques Servier est resté imperturbable tout au long de la première journée du procès du Mediator, qui s'est ouvert lundi au tribunal de Nanterre. Face à lui, les victimes du Mediator et leurs familles n'ont cessé de le dévisager, en espérant un regard du patron du groupe pharmaceutique. En vain.

"Il est là mais il a un regard fuyant"

Sébastien et Marjorie, dont la mère est décédée en 2010, ont fait le trajet depuis les Ardennes pour assister à l'audience. L'attitude de Jacques Servier est incompréhensible à leurs yeux. "Il est là mais il a un regard fuyant. On était installés presque en face de lui. Il n'a jamais regardé ses accusateurs, de temps en temps les avocats, mais jamais ses victimes", regrette Marjorie.

"Qu'il regarde ses accusateurs plutôt que ses chaussures" :

Le vieil homme de 90 ans s'est difficilement déplacé jusqu'à la barre uniquement pour décliner son identité. "Pour moi, il n'accepte pas ses responsabilités", estime Marjorie. Son frère poursuit : "il faudrait peut-être qu'il assume d'avoir mis un médicament qui n'est pas bon pour les patients sur le marché", dénonce Sébastien. "Il faudrait aussi qu'il regarde ses accusateurs plutôt que ses chaussures, le plafond..." conclut-il.

Une bataille d'arguments juridiques

Pour ce premier jour d'audience, les victimes, venues chercher des réponses, sont surtout reparties avec une bonne dose d'incompréhension. Les débats se sont résumés à une bataille d'arguments juridiques qui pourrait aboutir à un report du procès. La décision du tribunal ne devrait pas intervenir avant lundi prochain.