Licenciée pour refus d’enlever le voile

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avec agences
L'académie de Toulouse a exclu une enseignante stagiaire invoquant le principe de laïcité.

"Elle a constamment affirmé ses convictions religieuses". C'est en ces termes que le recteur de l’académie de Toulouse a justifié sa décision de sanctionner une enseignante qui refusait de retirer son voile islamique pour faire classe à des élèves de primaire. "J'ai décidé de suivre l'avis de la commission administrative paritaire, qui avait été émis à l'unanimité, et donc de procéder à l'exclusion de service de l'intéressée", a expliqué Olivier Dugrip vendredi. Cette exclusion définitive revient à un licenciement.

Elle a pris cette décision avec "dignité"

"Le principe de laïcité", dans l’article premier de la Constitution, a été invoqué par le recteur. Celui-ci interdit aux professeurs d’exprimer ou de matérialiser leurs croyances religieuses. "Or, cette personne se présentait revêtue d'un foulard recouvrant l'ensemble de sa chevelure, elle refusait par ailleurs de serrer la main de ses collègues ou des personnes de sexe masculin au nom de ses convictions religieuses", a-t-il assuré.

La jeune femme a accepté cette décision "avec beaucoup de dignité et de responsabilité", a affirmé le directeur de la communication du rectorat, Michel Montredon. "Elle n'a montré aucune volonté de monter cette affaire en épingle, elle savait ce que sa décision impliquait dans sa vie professionnelle et publique", a-t-il expliqué.

Elle s'est convertie récemment à l'islam

Selon des informations concordantes, l'enseignante a réussi son concours en 2001 mais n'avait pas été appelée à faire la classe en raison de différents congés maternité et congés parentaux. Convertie entre-temps à l'islam et arrivée au terme de ses congés, elle s'est présentée, avec un voile, à la rentrée de cette année dans une école primaire de Tournefeuille, dans la proche banlieue de Toulouse, pour prendre en charge une classe.

Les responsables de l'établissement lui ont demandé de retirer son voile mais elle a refusé. C’est pourquoi une commission ad hoc, réunie le 19 novembre, en formation disciplinaire s’est réunie. Les représentants des syndicats enseignants et de l'administration ont proposé au recteur le licenciement. C'est cet avis que le recteur a suivi.