Les vaches (aussi) peuvent moins polluer

Des granulés de lin et de luzerne distribués aux vaches dans leur ration de nourriture quotidienne peuvent diminuer de manière substantielle la pollution causée par les vaches.
Des granulés de lin et de luzerne distribués aux vaches dans leur ration de nourriture quotidienne peuvent diminuer de manière substantielle la pollution causée par les vaches. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul et Pascal Berthelot , modifié à
Une nourriture à base de graines de lin et de luzerne permet de réduire le rejet de méthane des ruminants.

Le procédé est tout simplement révolutionnaire. Des granulés de lin et de luzerne distribués aux vaches dans leur ration de nourriture quotidienne peuvent diminuer de manière substantielle la pollution causée par les vaches. Car, il faut le savoir, une vache pollue plus qu’une voiture. En cause, les pets et rots de vache qui contiennent une importante quantité de méthane. A l’occasion du Salon international de l’Elevage qui se tient jusqu’à vendredi à Rennes, Europe 1 a rencontré l’un des agriculteurs qui a testé le système.

"Mes vaches produisent 20% de méthane en moins"

"Contrairement aux autres éleveurs qui donnent du soja, du blé et du maïs à leurs vaches, je les nourris avec des graines de lin, des graines de lupin et des graine de pois", explique Jean-Pierre Pasquet au micro d’Europe 1. "Grâce à cet aliment, mes vaches produisent 20% de méthane en moins. Elles rotent moins, parce que la digestion est totalement différente", précise-t-il.

Si l’image peut prêter à sourire, les conséquences de ce changement d’alimentation sont très importantes pour l’environnement. "Pour mon élevage de 35 vaches laitières, cela correspond à l’équivalent de 20 tonnes de CO2 en moins", précise Jean-Pierre Pasquier. D’autant que le méthane émis par les vaches est 25 fois plus dangereux pour l’atmosphère que le gaz carbonique des pots d’échappement des voitures.

Les ruminants : 5% des émissions de gaz à effet de serre

L'association Bleu-Blanc-Coeur, qui défend cette alternative agricole durable, estime que la méthode incluant de l'herbe, des graines de lin et de la luzerne permet de réduire de 10% à 15% le rejet de méthane par les animaux. "Le méthane des ruminants en France représente 5% des émissions de gaz à effet de serre", rappelle Pierre Weill, co-président de l'association qui compte 350 adhérents.

Grâce à un compteur éco-méthane mis en place par l'association, les éleveurs peuvent comptabiliser leurs émissions de méthane. Au cours de deux dernières années, Jean-Pierre Pasquet a ainsi économisé 2,94 tonnes de méthane, soit l’équivalent d’un million de kilomètres d’une voiture.

Cette prouesse a été reconnue cet été par l’ONU. Les quelque 400 éleveurs français qui ont adopté cette méthode d’alimentation pour leurs vaches ont reçu le label officiel des Nations Unies contre le réchauffement climatique.