Les étudiants, la santé en option

Un étudiant sur cinq (19%) n'a pas de mutuelle de santé contre seulement 6% pour le reste de la population.
Un étudiant sur cinq (19%) n'a pas de mutuelle de santé contre seulement 6% pour le reste de la population. © MAXPPP
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34% des étudiants ont renoncé à se soigner en 2011, selon la dernière étude de la LMDE.

De plus en plus d'étudiants renoncent à se soigner. Alors qu'en 2008, la proportion n'était que de 23%, elle monte en 2011 à près de 34%, selon la troisième enquête nationale Santé et conditions de vie des étudiants réalisée par la Mutuelle des étudiants (LMDE) auprès de 8.400 d'entre eux et publiée mardi.

La raison ? Outre le manque de temps (46%) et l'automédication (41%), les étudiants sont de plus en plus touchés par la précarité économique (29%) alors qu'un quart des étudiants vit aujourd'hui avec moins de 200 euros par mois.

20% des étudiants n'ont pas de mutuelle de santé

Si 82% des étudiants évaluent leur état de santé général comme étant "bon", 20% d'entre eux jugent qu'il s'est dégradé par rapport à l'an passé. Et pour cause : un étudiant sur cinq (19%) n'a pas de mutuelle de santé contre seulement 6% pour le reste de la population.

Une prise en charge faible qui n'incite pas à consulter. 12% des étudiants n'ont pas mis les pieds dans le cabinet d'un médecin généraliste au cours des douze derniers mois. Faute de mutuelle et de médecin traitant, une consultation chez le généraliste à 23 euros n'est remboursée qu'à environ 6 euros par la Sécu. Sans compter les remboursements parfois lents lorsque le médecin n'est pas équipé d'un terminal carte vitale.

Des spécialistes peu consultés

Si plus d’un étudiant sur deux a consulté un dentiste (57%) au cours de l'année, les consultations pour les autres secteurs de la médecine les consultations sont plus rares : 43% des étudiantes ont consulté un gynécologue, quand 36% des étudiants ont eu recours à un ophtalmologue. 22% des étudiants sont allés chez un dermatologue et moins de 15% chez d'autres spécialistes.

Plus grave encore, 8% des étudiants ont carrément renoncé à d’autres postes de dépenses pour se soigner.

92% ont recours à l'automédication

En conséquence, le recours à l'automédication se développe à vitesse "grand V". Au cours des douze derniers mois, 92% des étudiants déclarent s’être soigné eux-mêmes, sans consulter un médecin. Les étudiants ont alors eu recours en majorité à des médicaments en vente libre en pharmacie (65%) ou à des médicaments antérieurement prescrits par un médecin (47%).

Une situation de précarité qui influe sur leur santé mentale. Au cours des douze derniers mois, près de quatre étudiants sur dix ont ressenti un sentiment constant de tristesse et de déprime (38%). 12% d'entre eux sont même allés jusqu'à penser au suicide. Un mal être persistant qui n'est pas traité. Seulement 16% des étudiants ont déclaré avoir consulté un professionnel de santé pour des problèmes émotifs, nerveux, psychologiques ou psychiatriques. Tout un chantier pour le nouveau gouvernement.