Les dangers du gel antibactérien

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avec Mélanie Gomez , modifié à
Les accidents domestiques se multiplient, notamment suite à l’ingestion par des enfants.

Ce qui constitue un bon réflexe, avoir sous la main un tube de gel antibactérien pour se laver les mains sans eau, peut devenir un danger pour votre enfant. Les plus petits ont en effet tendance à jouer avec ce produit devenu courant. Et quand ils l’ingèrent, l’accident n’est pas loin.

Dans son numéro d’avril, la revue médicale indépendante Prescrire relate ainsi un nombre d’ "accidents" inquiétant et surtout en forte augmentation ces dernières années.

Une fillette avec un taux d'alcoolémie de 2,2 g

Ce sont les centres antipoison qui ont donné l'alerte : juste après l'épidémie de grippe A et le déferlement dans tous les foyers de ces gels antibactériens, le nombre d'accidents domestiques a grimpé en flèche, avec 248 cas recensés.

Première victime, les jeunes enfants, qui s'amusent avec et qui arrivent aux urgences les yeux en feu ou, pire, totalement ivres. C’est notamment le cas d’une fillette de quatre ans qui, en jouant à la dînette, a avalé un flacon entier. Taux d'alcoolémie à l'arrivée à l'hôpital : 2,2 g. Cette dernière n'a heureusement pas eu de séquelle, mais cela aurait pu la plonger dans le coma.

Un gel aussi dangereux que certains produits ménagers

Si la fillette a frôlé le coma éthylique, c’est parce que ces gels contiennent jusqu'à 65% d'alcool et sont donc aussi dangereux que certains produits ménagers, prévient Philippe Saviuc, toxicologue à Grenoble. "Il y a les mêmes précautions à prendre avec tous ces produits qui risquent d’être déviés de leur utilisation par des enfants", prévient-il, avant de conseiller de "les laisser hors de portée des enfants". "Ce produit n’a pas été jugé suffisamment à risque au moment où il s’est déversé en grande quantité sur le marché", conclut Philippe Saviuc.

Les centres antipoison ont d’ailleurs aussi rapporté quelques accidents chez des adultes, notamment chez des personnes âgés ou avec des troubles psychiatriques. D’autres cas d'empoisonnement volontaires ont également été recensés parmi des patients suicidaires ou alcooliques.