Les ArcelorMittal sous la Tour Eiffel

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avec AFP , modifié à
Après dix jours de marche, les 17 métallos ont terminé leur périple de 300 km vendredi, à Paris.

Partis à pied le 28 mars de Lorraine, les métallos de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) ont achevé vendredi sous la Tour Eiffel leur "marche de l'acier" pour "défendre leurs emplois auprès des populations", sur fond de polémique avec Nicolas Sarkozy.

Les 17 marcheurs, syndiqués ou non, en activité ou au chômage, ont parcouru plus de 300 km. Ils sont arrivés symboliquement en fin d'après-midi au pied de la "dame de fer", faite d'acier de Lorraine.

"L'idée était de nous battre pour sauver notre usine en danger et des milliers d'emplois. On a eu un vent de sympathie extraordinaire et on s'est rendu compte que notre combat dépassait largement les frontières de Florange, ce fleuron de l'industrie", a déclaré Edouard Martin, délégué CFDT.

"On est tous des ArcelorMittal"

Les marcheurs de l'acier se sont réunis à 14 heures place de la République pour une dernière étape de 7 km jusqu'au Champ de Mars. Là, un "gros rassemblement" s'est opéré avec le millier de soutiens partis en bus de Lorraine en fin de matinée, d'autres salariés venant de l'Ile-de-France et des touristes, qui ont arrêté leur promenade pour se joindre au mouvement. 

Un grand concert, avec des groupes jamaïcains et Bernard Lavilliers notamment, a commencé à 19 heures. Il s'est clôt avec le groupe toulousain Zebda. ponctué par un concert à 19h00 avec notamment Bernard Lavilliers. Quinze bus ont quitté la Lorraine au petit matin et d'autres salariés rejoignent la capitale en train ou via les transports en commun depuis l'Ile-de-France.

Dix jours de périple

Durant leur long chemin, les marcheurs ont dormi dans des gymnases, des salles de fêtes, reçu des encouragements d'anonymes, comme "ce petit papy qui a traversé la route pour mettre 2 euros dans la cagnotte". "On a des ampoules, mais on les soigne tous les soirs. Là, c'est le mental qui fait tout maintenant", a témoigné Jacques Minet, l'un des marcheurs.

Après une dernière visite houleuse mi-mars dans la capitale, et les échauffourées avec les forces de l'ordre alors qu'ils voulaient se rendre devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy, les métallos voulaient une manifestation calme.

"Un mouvement hyper-responsable"

En engageant leur bras de fer fin février pour préserver le maintien du site et les quelque 2.500 CDI, dont plusieurs centaines sont aujourd'hui en chômage partiel, les syndicats avaient promis de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route.

Cette mise en veille, "l'arrêt de mort du site" selon eux, n'est que temporaire assure ArcelorMittal et due à la demande mondiale d'acier en berne.