Le cannabis enflamme le débat

La question de la dépénalisation du cannabis revient au coeur du débat politique.
La question de la dépénalisation du cannabis revient au coeur du débat politique.
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F.F. avec agences. , modifié à
Le récent drame des Tarterêts a relancé la polémique sur la dépénalisation de cette drogue.

Faut-il dépénaliser le cannabis en France ? La question revient en force après le drame survenu dimanche dernier à Corbeil-Essonnes, dans le quartier des Tarterêts, qui a vu une fillette gravement blessée par un tir de la police, en marge d’affrontement entre des jeunes et des forces de l’ordre.

Ce fait divers a mis un nouvelle fois en lumière la délinquance liée au phénomène des bandes dans certaines cités sensible, sur fond de trafic de drogue. Suscitant de nombreuses réactions dans la classe politique.

Le maire de Sevran défend la dépénalisation

Stéphane Gatignon, le maire EELV de Sevran, avait récemment prôné la dépénalisation du cannabis, dans un livre intitulé "Pour en finir avec les dealers"."Sortir de la société de prohibition, c'est (...) libérer des territoires entiers de l'emprise des trafics et de la violence", écrit-il.

Il a obtenu le soutien de plusieurs élus de Seine-Saint-Denis. Ainsi, le député-maire de Drancy, le centriste Jean-Christophe Lagarde, a estimé mercredi sur Europe 1 que "pénaliser la consommation de drogue, cela crée le trafic et cela n'empêche personne de se droguer".

Hollande veut une réflexion à l’échelle européenne

François Hollande, de son côté, se fait l’écho d’un rapport d’une commission internationale publié le 2 juin dernier qui a dressé un constat d’échec de lutte contre le trafic de drogue. Elle suggère aux gouvernements de légaliser le cannabis pour mettre à mal le crime organisé. Le candidat à la primaire socialiste se prononce ainsi pour une réflexion à l’échelle européenne.

"Ma proposition : une commission d'experts notamment sur la question du soin et par rapport à la dépénalisation", a fait savoir François Hollande lors d'un débat à La Bellevilloise, à Paris. Mais "ce n'est pas parce qu’on légalise le cannabis qu'il n'y aura plus de trafic", a cependant tempéré lundi le candidat à la primaire socialiste pour 2012.

Guéant : la drogue, "c’est dangereux sur le plan de la santé"

Pour Claude Guéant, il n’y a pas de débat. Le ministre de l’Intérieur est "absolument opposé" à la dépénalisation. "La drogue, c'est quelque chose qui est dangereux sur le plan de la santé", a-t-il déclaré mercredi matin sur Europe 1. "Par rapport à la délinquance et au phénomène de bandes, il a été observé partout où le cannabis a été dépénalisé que les bandes s'emparaient du trafic d'autres substances", a expliqué Claude Guéant.

Même son de cloche du côté de Marine Le Pen, pour qui "la drogue est au coeur du problème". La présidente du Front national estime dans un billet sur le site du FN qu’une "lutte sans merci doit être menée contre les dealers, et que les consommateurs doivent être sanctionnés".