La bronchiolite perturbe les urgences

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avec Arthur Helmbacher , modifié à
Le seuil épidémique de la maladie des nourrissons a été atteint tôt. Cela perturbe les hôpitaux.

"On peut hospitaliser vos enfants, mais seulement à Orléans ou Amiens. Il n'y a plus de place en Ile-de-France". Comme cette mère de jumeaux parisienne, beaucoup de parents ont été contraints de faire plus de 100 kilomètres pour voir leurs enfants pris en charge.

Cette année, la bronchiolite est en avance. Le seuil épidémique est franchi, mais le pic ne devrait être atteint qu'à Noël. Les hôpitaux de province sont pris d'assaut par les parents inquiets de voir leurs jeunes enfants respirer difficilement. Ce qui n'est pas sans conséquences.

"C'est très compliqué"

"C'est très compliqué", témoigne à Europe 1 Florence Fan, chef du service pédiatrie de l'hôpital de Chartres où une dizaine de bébés parisiens ont déjà été pris en charge. "On passe beaucoup de temps à donner des coups de fils, à organiser les transports, à s'assurer que tout est calé pour un retour. Pendant ce temps, on ne peut pas recevoir nos propres urgences", ajoute-t-elle.

Plusieurs raisons expliquent ces difficultés de traitement et la propagation express du virus. "Quand l'épidémie est vraiment forte dans une région, il n'y a pas assez de personnel pour ouvrir des lits", ont précisé à Europe 1 plusieurs pédiatres.

"Je préfère venir directement aux urgences"

Les parents ont aussi leur part de responsabilité. Ils vont trop facilement aux urgences. C'est le cas de Yasmine, maman d'un petit de 3 mois. "Je suis super inquiète et je préfère venir directement aux urgences parce qu'il a du mal à respirer, il tousse beaucoup. Quoiqu'il arrive, le pédiatre me dirigera vers l'hôpital", explique-t-elle à Europe 1 à la sortie de l'hôpital Trousseau de Paris.

Des gestes que Sydney Sebban, président du réseau "bronchiolite Ile-de-France", encourage à éviter. "Dans 95% des cas, le pédiatre libéral suffit", estime-t-il. La bronchiolite est en effet pire que la grippe au niveau de la contagion. Le médecin préconise d'ailleurs de "bien se laver les mains", avant de donner d'autres conseils aux parents.

"Pas de panique pour la bronchiolite. Regardons et observons bébé quand il prend son biberon. S'il est capable d'en prendre plus de 50% de façon relativement aisée, on a le temps de consulter tranquillement".