L'angoisse des anciens SeaFrance

Les lettres de licenciements des ex-salariés de SeaFrance doivent arriver dans les prochains jours.
Les lettres de licenciements des ex-salariés de SeaFrance doivent arriver dans les prochains jours. © MAXPPP
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avec notre correspondant Lionel Gougelot , modifié à
Les entretiens de reclassement ont démarré pour les anciens salariés de SeaFrance.

Les salariés de SeaFrance sont toujours inquiets pour leur avenir. A partir de vendredi, ils doivent recevoir leur lettre de licenciement, seulement dix jours après la liquidation judiciaire définitive de la compagnie maritime. Jeudi, les 880 salariés sont convoqués à Calais par le liquidateur judiciaire pour une réunion d'information. Différents projets sont envisagés mais les possibilités de reclassement des salariés sont toujours aussi floues.

La Scop. Le projet de reprise de la compagnie de ferries SeaFrance par une coopérative ouvrière (Scop) à laquelle serait associé Eurotunnel, pourrait permettre de reprendre au moins 600 salariés, a affirmé la CFDT de SeaFrance à Calais. "Ce chiffre pourra ensuite être revu à la hausse", affirme même Didier Cappelle, secrétaire général de la CFDT Maritime Nord, qui a rencontré des représentants d'Eurotunnel. Mais ce projet de reprise "qui reste encore à peaufiner ne se ferait qu'avec trois des quatre bateaux exploités actuellement par  SeaFrance : le Berlioz, le Rodin et le navire de fret Nord/Pas-de-Calais", a-t-il ajouté. Le projet est donc au stade de l'ébauche et surtout il est discrédité par beaucoup de salariés non-syndiqués de l'entreprise.

LDA. L'armateur Louis-Dreyfus a, lui, clairement annoncé que LDA n'allait pas reprendre tous les salariés de SeaFrance. Le projet comprendrait l'embauche de seulement 300 personnes avec pour objectif de relancer la ligne Calais-Douvres. "Le projet avance mais peut-être avec un bateau, peut être deux bientôt. 150 à 300 personnes. On n'a pas encore toutes les cartes en main pour faire un choix qui sera déjà difficile. Il nous manque encore quelques données", explique Françoise Monfregola, porte-parole du collectif des non-syndiqués.

La SNCF. Dans le même temps, la SNCF, la maison mère de SeaFrance, a annoncé que 500 propositions d'emplois seront fournies aux salariés de la compagnie de ferries. Les premiers entretiens de la cellule de reclassement ont démarré. Plusieurs salariés doutent de leur avenir au sein de l'entreprise. "J'avais repéré quelques offres dans les tableaux proposés. Je demande à la personne que j'avais en face de moi à quoi correspond l'intitulé de ce poste. Elle ne sait pas. Elle va voir sur Internet si elle trouve quelque chose. Je demandais, par rapport à mes qualifications, à quel poste je pouvais prétendre. Elle n'a pas su me répondre non plus", déplore Sandrine qui recevra dans quelques jours sa lettre de licenciement.

Les indemnités. La SNCF s'est engagée à verser un total de 50 millions d'euros d'indemnités aux salariés de la compagnie maritime liquidée. Cette somme correspond à une moyenne de 60.000 euros par salarié non reclassé dans le groupe SNCF. Cette enveloppe totale de 50 millions d'euros comprendrait également des indemnités transactionnelles qui prévoient que le salarié renonce à toute action en justice.