L’AF 447 n’a pas foncé dans une turbulence

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avec Mélanie Taravant et agences , modifié à
- Selon une source proche du dossier, il n’y a pas eu d’erreur de pilotage dans la trajectoire.

Nouvelle révélation sur le crash du vol Rio-Paris, malgré les efforts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour garder le contrôle de l'information sur le déroulement de l'enquête. Selon les informations d’Europe 1, qui cite une source proche du dossier, les pilotes de l’Airbus d’Air France n’ont pas foncé dans une zone de turbulences, contrairement à tout ce qui avait été envisagé.

Il n’y a donc pas eu d’erreur de pilotage dans la trajectoire. Reste à savoir pourquoi l’avion a décroché. Pour le moment, il semblerait que les pilotes n’aient pas réussi à enrayer la chute de l’avion. A cela, deux explications : Airbus n’avait pas envisagé la possibilité qu’un A330 tombe d’un coup, et Air France n’avait pas formé ses pilotes à tel scénario.

Airbus aurait 90% de chances d’être disculpé

En tout cas, Airbus et Air France mettent la pression sur le BEA pour qu’il donne plus vite les conclusions de l’enquête. Juste avant l’ouverture du salon du Bourget, Airbus tient à prouver que ses avions sont sûrs. Une source proche du dossier a d’ailleurs confié à Europe 1 qu’Airbus avait 90% de chances d’être disculpé.

De son côté, Air France joue son avenir. Si la compagnie a une quelconque responsabilité dans l’accident, il est peu probable que sa direction reste en place. Principal visé, le P-DG Henry Gourgeon, qui doit normalement être reconduit en juillet prochain. "Le Conseil d’administration m’a renouvelé sa confiance", a-t-il toutefois livré jeudi sur Europe 1, ajoutant que la compagnie avait encore "beaucoup de pain sur la planche" malgré les bons chiffres annoncés le même jour.

La responsabilité d'Air France connue "fin juin"

Le secrétaire d'Etat aux Transport, Thierry Mariani, a fait savoir jeudi que les causes et les responsabilités d'Air France seraient connues "fin juin", après l'examen des complet des boîtes noires. Jusqu'à présent, les résultats étaient attendus pour le courant de l'été.

Interrogé pour savoir si cela signifiait que l'enquête s'orientait vers des responsabilités partagées, Henry Gourgeon a répondu: "Je n'aime pas bien le mot responsabilité, il ne s'agit pas de le fuir mais le sujet de la sécurité aérienne, ce n'est pas de savoir qui est responsable mais de savoir que ça ne se reproduira pas". "La responsabilité, c'est un problème autre, c'est un problème de justice, d'assureur, de recherche de faute", a-t-il développé, insistant sur le fait qu'un accident était "toujours, la combinaison de plusieurs éléments, dont aucun n'est la seule cause".

"Attendons quelques semaines que les experts nous délivrent un message cohérent avant de partir sur des supputations dans un sens ou dans un autre", a ajouté le P-DG.

Deux corps identifiables

En outre, la gendarmerie a annoncé que l'identification des deux corps remontés début mai par un navire affrété par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) était possible, l'extraction d'ADN ayant pu être réalisée sur ces deux dépouilles.