Hollande pourra-t-il encore prendre le train ?

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F.F. avec Alain Acco , modifié à
Le voyage en train du président français à Bruxelles suscite l’interrogation chez les experts.

La décision de François de Hollande de prendre le train mercredi pour gagner Bruxelles n’a pas fait que des heureux parmi les membres de son service de sécurité. Et pour cause. La sécurisation des lieux publics est très délicate, et les bains de foule théâtres de potentielle agression.

"On va au devant d’une catastrophe"

Les images du président en gare du Nord ont d’ailleurs fait bondir tous les spécialistes de la protection rapprochée. Avec une remarque récurrente : les gardes du corps du chef de l’Etat ne sont pas là pour prendre des photos. "François Hollande n’est plus en campagne, il est président de la République", ajoute l’un d’eux, interrogé par Europe 1.

"Tout cela, c’est très sympa, mais ce n’est pas très professionnel", rappelle un policier chargé de la sécurité du chef de l’Etat. "Si on continue comme ça, on va au devant d’une catastrophe". Un fonctionnaire de police confiait même mercredi à Europe 1 que François Hollande et son entourage ne semblaient pas avoir pris la mesure des contraintes exigées par le statut de chef de l’Etat.

Tout s’est bien passé…pour cette fois

L’espoir des services de sécurité, c’est qu’il advienne une ou deux situations périlleuses, mais sans conséquence, pour permettre à François Hollande de mesurer les risques qu’il peut encourir. Car, si tout s’est bien passé mercredi pour François Hollande, c’est notamment grâce à l'effet de surprise.

En effet, le choix du train s’est fait au dernier moment et il n’a pas été nécessaire de sécuriser le parcours comme cela aurait été fait pour un voyage programmé à l’avance.

Un dispositif coûteux

Mais, si François Hollande continuait à opter pour ce type de déplacements, le dispositif à déployer pour sa sécurité pourrait s’avérer plus coûteux que si le président prenait l’avion. Il faudrait en effet utiliser une rame ouvreuse pour vérifier qu’il n’y a pas d’obstacle sur les trajets, mobiliser des centaines de policiers pour contrôler les ponts et les gares.  
 
 Enfin, si dans le même temps, un avion Falcone est envoyé à vide pour permettre au chef de l’Etat de regagner Paris au plus vite en cas d’urgence, ce dispositif pourrait presque passer pour absurde.