Guerlain jugé pour injures raciales

Jean-Paul Guerlain est jugé jeudi pour ses propos sur les "nègres".
Jean-Paul Guerlain est jugé jeudi pour ses propos sur les "nègres". © CAPTURE D'ECRAN
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Euroep1.fr avec AFP , modifié à
Sa déclaration sur les "nègres" avait provoqué la polémique.

Il fut l'un des plus grands "nez" du XXème siècle, talentueux héritier d'une dynastie de parfumeurs. Mais le brillant CV de Jean-Paul Guerlain n'a pas fait passer la pilule de ses propos, tenus sur France 2 en octobre 2010. Sa déclaration sur les "nègres" avait suscité une vaste polémique et lui vaut de comparaître jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour injure raciale.

Évoquant à la télévision son état amoureux lors de la création du parfum Samsara, Jean-Paul avait affirmé : "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin...". Les réactions d'indignation n'avaient pas tardé. D'abord sur Twitter où étaient dénoncés  des "relents de racisme colonial" chez M.Guerlain, "Guerlain le parfumeur... qui pue" ou "les effluves nauséabondes de M. Guerlain". La polémique avait même traversé l'Atlantique, où plusieurs militants de la cause noire s'étaient dits choqués.

Souvenez-vous des propos (à 1'00) :

"Un dérapage hors de propos"

L'ancien "nez" de Guerlain avait alors présenté ses excuses "à tous ceux qui ont pu être blessés par les propos choquants qu'(il a) tenus". Des paroles qui selon lui "ne reflètent en aucun cas (sa) pensée profonde, mais relèvent d'un dérapage hors de propos". Ces excuses n'avaient pas suffi à étouffer la controverse. Pas plus qu'elles n'avaient dissuadé SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) ou encore l'association Noir et Fier de porter plainte.

Soucieuse d'éteindre la controverse, la direction de Guerlain s'était empressée de qualifier ces propos d'"inadmissibles". Retraité depuis dix ans, Jean-Paul Guerlain était, jusqu'en octobre 2010, resté consultant auprès du "nez" de la maison, Thierry Wasser. Mais l'entreprise avait cessé toute collaboration quelques jours après ses propos.