Forte mobilisation contre l'"Ayraultport"

Des opposants au futur aéroport Notre-Dame-des-Landes ont construit des cabanes sur le site.
Des opposants au futur aéroport Notre-Dame-des-Landes ont construit des cabanes sur le site. © REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
Des opposants au futur aéroport Notre-Dame-des-Landes ont construit des cabanes sur le site.

Drapeaux au vent, nez rouges de clown, personnalités de gauche et polémique politique : les opposants au projet d'aéroport de Nantes ont réussi leur pari en mobilisant samedi à Notre-Dames-des-Landes plusieurs milliers de sympathisants. L'Acipa, une des principales associations hostiles au projet, a revendiqué 40.000 personnes. La préfecture de Loire-Atlantique a calculé 13.500 personnes sur place.

"Hollande, touche pas à Notre-Dame-des-Landes"

aeroport notre dame des landes manifestation REUTERS 930620

© REUTERS

Sous la pluie, un cortège très dense rassemblant des manifestants de tous âges, s'étendait sur au moins 5 kilomètres afin de dénoncer "l'Ayraultport", le projet cher au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes. "Hollande, touche pas à Notre-Dame-des-Landes", proclamait une banderole brandie par certains manifestants, alors que d'autres lançaient "le changement c'est maintenant, l'aéroport c'est jamais".

Derrière une grande banderole: "Contre l'aéroport et son monde seule la lutte décolle", les manifestants ont gagné une zone boisée dans laquelle ils ont édifié un chapiteau censé abriter les opposants, expulsés le mois dernier par les forces de l'ordre, ainsi que plusieurs bâtisses sur pilotis et des cabanes dans les arbres. La préfecture a néanmoins répété que ces constructions avaient "vocation à disparaître".

"Le projet est absurde"

Parmi les personnalités politiques présentes, Jean-Luc Mélenchon a estimé que François Hollande et Jean-Marc Ayrault commettaient "une lourde erreur" en cherchant à imposer le projet d'aéroport. "Le projet est absurde", a estimé le coprésident du Parti de gauche. "Il y a un choix dicté par le nouveau gouvernement, qui est le choix du rapport de force brutal et violent", a-t-il dénoncé.

>> A lire aussi : Notre-Dame-des-Landes ébranle la majorité

De son côté, Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a affirmé samedi qu'un "parti de la majorité gouvernementale ne devrait pas s'impliquer dans des manifestations qui prennent pour cible le Premier ministre", à propos de l'opposition au projet des écologistes d'EELV, pourtant membres de l'exécutif. En réponse, le secrétaire national d'Europe-Ecologie Les Verts, Pascal Durand, a assuré dans le cortège que "nous ne manifestons pas contre le Premier ministre ni le gouvernement, c'est le contraire". "Nous manifestons pour que le gouvernement respecte les engagements de changement qu'il a pris devant les Français et les Françaises".

"Nous ne sommes pas le Larzac"

Dans un communiqué, des élus socialistes locaux favorables au projet ont assuré qu'ils ne se laisseraient pas "des Bové, Joly ou Mélenchon mettre en cause le développement de ce territoire". "Nous ne sommes pas le Larzac. Il ne s'agit pas d'implanter un camp militaire, mais de transférer un équipement qui permettra la création de milliers d'emplois", ont-ils fait valoir.