Femme voilée : la lettre d’Hortefeux

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avec François Coulon , modifié à
Qui est le conjoint de cette femme arrêtée au volant? Il pourrait perdre la nationalité française.

Réagissant à la verbalisation à Nantes, d'une femme de 31 ans qui conduisait en portant le niqab, Brice Hortefeux a écrit vendredi à son collègue de l'Immigration. Dans ce courrier, auquel a eu accès Europe 1, le ministre de l'Intérieur demande à Eric Besson d'étudier l'éventuelle déchéance de la nationalité française du conjoint de la femme verbalisée. Le motif est double : polygamie et fraude aux aides sociales.

Il aurait quatre femmes

Cet homme est apparu vendredi lors d'une conférence de presse aux côtés de la femme interpellée, mais il n'a pas confirmé qu'il en était bien le mari. Né à Alger, il aurait acquis la nationalité française par mariage en 1999.

Cet homme de 35 ans "appartiendrait à la mouvance radicale du tabligh et vivrait en situation de polygamie, avec quatre femmes dont il aurait eu douze enfants. Au demeurant, chacune de ces femmes bénéficierait de l'allocation de parent isolé", indique le ministre de l’Intérieur dans sa lettre rédigée au conditionnel.

"J'ajoute, en outre, que ces quatre femmes porteraient le voile intégral", poursuit Brice Hortefeux, toujours au conditionnel. Des informations que l'avocat de la jeune femme verbalisée, Me Pollono, s'est refusé à commenter, expliquant : "je ne rentre pas dans ce débat".

Fraude présumée aux aides sociales

De son côté, Brice Hortefeux indique : "j'ai demandé au préfet de la Loire-Atlantique de faire, sans délai, toutes les diligences utiles, auprès du parquet et des services sociaux, pour réprimer, le cas échéant, les faits de polygamie et de fraude aux aides sociales qui ont été signalées".

Brice Hortefeux demande à son collègue "de bien vouloir faire étudier les conditions dans lesquelles, si ces faits étaient confirmés, l'intéressé (l'époux, NDLR) pourrait être déchu de la nationalité française".

Qui est cet homme ?

Selon les informations recueillies par Europe 1, cet homme gère une épicerie-boucherie halal à Nantes. Il milite pour la construction d'une mosquée à Rezé, dans la banlieue nantaise. Il était par ailleurs surveillé depuis plusieurs années par les services du renseignement intérieur.

D'où la question posée samedi par Jean-Marc Ayrault, le député PS de Nantes : "la situation de cet homme est connue depuis un bon moment par les services de l'Etat, la Caisse d'allocation familiales. Pourquoi rien n'a pas été fait ? Pourquoi feint-on aujourd'hui de découvrir cette situation ?"