Education : 60.000 postes absorbés par la hausse du nombre d'élèves ?

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Alexis Toulon et Fabien Cazeaux , modifié à
DEMOGRAPHIE - La hausse du nombre de professeurs a été confirmée mais sur le terrain, elle suffit juste à absorber l’arrivée des nouveaux élèves.

L’Education nationale n’est pas concernée par les économies annoncées par le Premier ministre dans un discours prononcé le 16 avril. Manuel Valls a confirmé la création des 60.000 postes promise par François Hollande sur le quinquennat. Dans les écoles, on prend connaissance des nouvelles affectations. Verdict : les nouveaux arrivés suffisent souvent juste à absorber la hausse du nombre d’élèves. Europe 1 a fait les comptes.

La donne : la France, un pays à forte natalité. La France fait partie des pays les plus féconds l’Union européenne avec un taux de natalité supérieur à 2 enfants par femmes. Et cette forte fécondité se retrouve sur les bancs de l’école. La rentrée 2014-2015 verra arriver à l’école primaire 35.000 élèves en plus. Pour les accueillir, 2.400 professeurs fraîchement recrutés.

Le constat : plus d’enfants, plus d’élèves dans les écoles. Le gouvernement doit revoir sa copie en mathématique. Le nombre d’élèves étant en hausse, il faut augmenter les recrutements de professeurs plus rapidement afin de décharger les classes. Or, les nouveaux recrutements, principalement dans les départements les plus ruraux,  postes ne feront que répondre mécaniquement à la hausse du nombre d'élèves. Fabrice Prémaud, professeur des écoles en maternelle, membre du syndicat Snuipp, assure au micro d’Europe 1 que dans son établissement, "il y a dix créations de postes pour 225 élèves supplémentaires attendus. Ca ne change pas la donne par rapport aux années précédentes".

Les besoins : l’éducation prioritaire, un luxe urbain. Les nouveaux profs seront déployés dans les départements les plus urbanisés, le Rhône, l'Essonne, et de la Seine-Saint-Denis. Objectif : assurer les réseaux d'éducation prioritaire. Une mission que s’était donné l’ex ministre de l’Education, Vincent Peillon qui souhaitait "repenser l'éducation prioritaire" en mettant en place "une stabilisation des équipes, en attirant ceux qui ont le plus d'expérience et en leur permettant de travailler ensemble". Le taux d'échec dans les zones d'éducation prioritaire est aujourd'hui de 35%, au collège.

Le verdict : des disparités territoriales importantes. Au niveau national, la moyenne d’enfants par classe s'élève à presque 24 élèves par classe. Afin de décharger les classes des départements les plus peuplés, l'Education nationale a dû fermer des classes. Les départements les plus touchés sont ceux du nord-est : l'Aisne, la Moselle ou encore les Vosges.

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