EXCLU - Carlos : "un miracle que je sois en vie"

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avec Nikos Aliagas , modifié à
- Avant son procès, Carlos, figure du terrorisme, s'est confié à Europe 1.

Il se dit toujours "combatif". Ilich Ramirez Sanchez, plus connu sous le nom de Carlos, s'apprête à retourner devant la justice, après sa condamnation à perpétuité en 1997. A partir du 7 novembre, il sera jugé pour des attentats commis en France entre 1982 et 1983. Depuis la prison de la Santé, où il est détenu, il s'est ouvert à Europe 1, revenant notamment sur la plainte déposée contre Charles Pasqua, qu'il accuse de l'avoir kidnappé.

"J'ai été livré de manière illégale à un avion de la DST", le contre espionnage français, affirme Carlos, qui a été arrêté en 1994 à Khartoum. Le terroriste juge malgré tout Charles Pasqua "plutôt sympa" : "un peu voyou, un peu gangster", l'homme a pour lui "ses mérites quand vous le comparez avec la classe politique".

Avec Noriega, "on parle du passé et du présent aussi"

Dans les couloirs de la Santé, il croise notamment le général Noriega (ancien dictateur du Panama de 1984 à 1990, condamné en France en 2010 pour blanchiment d’argent, ndlr). "On a des connaissances en commun, […] on parle du passé et on parle du présent aussi. Mais depuis une semaine on ne nous laisse pas parler ensemble".

Quant au film d'Olivier Assayas retraçant son parcours, et dont il possède une copie, Carlos le qualifie de "manipulation grossière". "Je n’ai jamais pris de drogue", précise-t-il, et je ne suis pas "mercenaire", ni le "psychopathe, fou de la gâchette" mis en scène par Assayas. Finalement, "le film m’amuse quand je vois les conneries" qu’il raconte confesse le terroriste.

"Je ne suis pas parfait moi-même" :

"Je ne suis pas peureux par nature"

"C'est un miracle que je sois en vie, j'ai survécu à tellement d'opérations", assène-t-il. Mais il dit n'avoir pas eu peur : "je ne suis pas peureux par nature, je n'ai pas de mérite spécial, j'ai un caractère adapté à ce type de combat". Un combat qu'il ne se reproche aucunement aujourd'hui. Interrogé sur Kadhafi, Carlos juge qu’il n’est certes pas parfait, mais tempère : "Même moi je ne suis pas parfait. "
Son seul regret : avoir "sacrifié la vie de famille". "Je n'a pas pu élever mes enfants", confesse-t-il, ajoutant : "c'est un regret, mais c'est le prix à payer". Les morts qu'il a causées ? "Des pertes collatérales". "Mais les pertes collatérales causées par les révolutionnaires, les nationalistes, les djihadistes, sont infimes comparées aux pertes collatérales des forces de l'Otan".