Deux boulots pour s'en sortir

Près de 2 millions de Français sont obligés de cumuler plusieurs emplois pour s'en sortir.
Près de 2 millions de Français sont obligés de cumuler plusieurs emplois pour s'en sortir. © MAXPPP
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avec Fabien Cazeaux , modifié à
POLEMIQUE DU JOUR - Près de 2 millions de Français sont obligés de cumuler plusieurs emplois.

Le phénomène est courant aux Etats-Unis et il tend à se développer en France. De plus en plus de salariés sont contraints de cumuler les emplois pour joindre les deux bouts. Selon les estimations les plus récentes, consultées par Europe 1, deux millions de personnes sont concernées en France.

10% de la population active concernée

D'après certains spécialistes du marché du travail, 10% de la population active est désormais concernée, contre 8% il y a six ans. Ces salariés ont souvent entre 30 et 50 ans. Et dans deux tiers des cas, il s'agit de femmes.

Leïla est vendeuse en librairie le jour. Mais ce trois-quarts-temps ne lui rapporte que 900 euros. Malgré un complément RSA de 240 euros, "ça n'est toujours pas suffisant pour satisfaire toutes nos dépenses", confie-t-elle sur Europe 1. Cette mère de famille n'a donc pas le choix : le soir, elle entame une seconde vie. Garde d'enfants, aide aux personnes âgées ou plonge dans des restaurants, elle jongle entre les petits boulots, souvent payés au noir. "C'est souvent au détriment de la famille parce que je laisse les enfants seuls. Je suis toujours à courir à gauche et à droite", assure Leïla.

Les cadres cumulent aussi les emplois

Mais contrairement aux idées reçues, les salariés concernés ne sont pas uniquement ceux qui occupent des emplois précaires. Un "multi-salarié" sur six est en effet un cadre. Ils cumulent plusieurs emplois à temps partiel, souvent dans des PME, qui, mis bout à bout, finissent par faire l'équivalent d'un temps plein. Avec ces emplois cumulés, "un cadre peut arriver à avoir une rémunération au moins égale, sinon supérieure, à celle qui aurait eu avec un temps plein traditionnel", assure Michèle Maylé, présidente de la Fédération du travail en temps partagé.

Et pour les jeunes de 18 à 30 ans, accepter plusieurs temps partiels est une nouvelle façon d'entrer sur le marché du travail qu'ils semblent désormais avoir intégré, expliquent les spécialistes de la génération Y.