Des parents en guerre contre un McDo

Un peu plus d’une centaine de personnes ont défilé dans les rues, jusqu’à la mairie de Franconville.
Un peu plus d’une centaine de personnes ont défilé dans les rues, jusqu’à la mairie de Franconville. © Max PPP
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et Sébastien Krebs
L'installation d'un fast-food à proximité d'écoles à Franconville suscite la colère des parents.

"Très clairement, nos enfants sont la cible". Frédéric Douzet, présidente d'une association de parents d'élèves indépendants, ne digère pas l'installation d'un futur McDonald's à Franconville, dans le Val-d'Oise.

En cause, l'implantation de l'enseigne sur un parking d'un ancien centre de loisir, à mi-chemin entre un collège, un lycée et deux groupes scolaires. Un lieu qui voit défiler plus de 3.000 jeunes chaque jour. Franconville est également l'une des villes françaises les plus touchées par l'obésité infantile.

Une concurrence pour les cantines

Pour protester, de nombreux parents d'élèves ont défilé en ville, samedi matin, avant de se rendre à la mairie pour y déposer une pétition de 1.400 signatures.

"Je crains que ça devienne le lieu de rendez-vous des adolescents pendant les heures de trous. Parce qu'il y en a beaucoup des trous d'emploi du temps au lycée", s'est alarmée Frédéric Douzet, au micro d'Europe 1.

Les parents d'élèves ne s'opposent pas à la création d'un McDonald's à Franconville, mais déplorent l'emplacement du fast-food. "Nous ne nous battons pas contre McDo, mais contre le lieu choisi pour son implantation, et la façon dont cela s’est fait, dans notre dos", a précisé Michel Pierret, président local de la PEEP, deuxième fédération de parents d'élèves en France, interrogé par Le Parisien.

Les parents évoquent également la mise en concurrence directe avec la cantine du lycée qui vient d’être rénovée. "Je déplore que cela se fasse en concurrence avec les cantines qu'on a restaurés et dans lesquelles on s'est investi pour proposer des repas équilibrés", a poursuivi Frédéric Douzet.

Un million d'euros en jeu ?

De leur côté, les élèves se disent ravis par cette nouvelle. "Quand on n'a pas le temps de manger, on va au 'McDo'. En plus la cantine, c'est pas très bon", a commenté une élève interrogée par Europe 1.

Un autre jeune a confirmé : "c'est plus pratique pour nous, c'est à côté du lycée. Et forcément, la cantine, ça ne nous plaît pas toujours. Donc, on a une certaine liberté à pouvoir y aller, ça facilite la vie de tout le monde", s'est-il réjoui.

Pour faire passer la pilule, le maire UMP de la ville, Francis Delattre, a justifié que l'implantation du fast-food allait permettre de rapporte un million d'euros, qui seront réinvestis pour les écoles.