Des défilés pour les langues régionales

A Quimper, 8.000 personnes ont manifesté pour la défense de la langue bretonne.
A Quimper, 8.000 personnes ont manifesté pour la défense de la langue bretonne. © MaxPPP
  • Copié
FF avec AFP , modifié à
Des manifestations ont eu lieu samedi pour demander de meilleures conditions d'enseignement.

Plusieurs dizaines de milliers de défenseurs des langues régionales ont manifesté samedi dans de nombreuses villes de France pour réclamer de meilleures conditions d'enseignement ainsi que la ratification de la Charte européenne pour la sauvegarde des langues régionales.

Joly et Bayrou ont défilé à Toulouse

A Toulouse, parmi les nombreux politiques dans l'interminable cortège rouge et or -la police a compté 20.000 manifestants et les organisateurs au moins 30.000- la candidate EELV à l'élection présidentielle, Eva Joly, a expliqué avant le rassemblement être "bien placée pour savoir que ce n'est pas parce que vous parlez deux, trois, quatre langues, que vous n'aimez pas votre patrie".

Le président socialiste du Sénat Jean-Pierre Bel, représentant François Hollande, a assuré que "si demain, les Français lui font confiance, le nouveau président de la République ratifiera la charte européenne des langues régionales ou minoritaires", une revendication essentielle pour tous les manifestants.

François Bayrou, candidat du MoDem, s'était également engagé la veille à ratifier la Charte. Environ un habitant de Midi-Pyrénées sur cinq est capable de discuter en occitan, une langue qui décline malgré l'attachement des élus locaux.

Une "génération sacrifiée"

A Quimper, 8.000 personnes selon la police ont battu le pavé sous un soleil radieux, derrière une quinzaine de bagads avec binious et bombardes. Dans la foule, Rémy a défilé à côté de sa mère avec qui il n'a jamais parlé breton dans son enfance. "Je n'ai jamais parlé breton à mon fils, ça ne se faisait pas à l'époque", a expliqué Hélène, regrettant d'avoir appartenu à une "génération sacrifiée". En Bretagne, 200.000 personnes, soit 5% de la population, parlent breton.

A Perpignan, un gigantesque "lip dub" revendicatif pour la défense du catalan a rassemblé 5.800 participants, selon les organisateurs. A Bayonne, environ 7.000 personnes ont défilé pour réclamer la reconnaissance de la langue basque comme langue officielle, à l'appel de la plate-forme Deiadar, qui réunit des associations de défense de la langue basque, oeuvrant pour la reconnaissance du basque comme langue officielle.

"Il faut une loi pour notre langue"

Un millier de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté à Strasbourg pour la défense de la langue alsacienne. "Unsri Sproch ist unser Schàtz" (notre langue est notre trésor), "Il faut une loi pour notre langue", ou encore "Nos langues, nos cultures, un droit, une loi", proclamaient les banderoles.

A Ajaccio, environ 300 personnes se sont réunies pour former une "chaîne humaine" afin de revendiquer l'élaboration d'une société bilingue corse-français et la "co-officialité" de la langue corse. A Lille, une centaine de personnes ont manifesté au son du fifre et du tambour, derrière une banderole "Notre flamand à l'école".

La langue savoyarte a elle été défendue à Annecy. Une "chaîne verbale" a réuni pendant plusieurs heures dans le centre-ville une quarantaine de personnes qui se sont relayées sur un podium pour déclamer des chants et poèmes en langue savoyarde.