Des "Narcotiques" plus si "anonymes"

© Capture d'écran Narcotiquesanonymes.org
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L’association Narcotiques anonymes, qui a aidé Jean-Luc Delarue, lance une campagne choc.

Depuis son arrestation en septembre 2010, puis sa mise en examen, Jean-Luc Delarue a médiatisé sa cure de désintoxication, jusqu’à participer lundi soir, sur France 2, à l’émission Complément d’enquête, sur le thème de la dépendance aux drogues. Une démarche qui a mis en lumière l’association qui l’a aidé, les Narcotiques anonymes.

L’animateur n’a pas hésité à vanter les mérites de cette méthode, née aux Etats-Unis dans les années 1940, et créée sur le modèle des Alcooliques anonymes (AA). "Ce sont tous d'anciens dépendants qui ont la passion d'aider les autres et qui connaissent leur sujet", avait-il expliqué en novembre dernier à TV Magazine à propos de l’association.

"Tout âge confondu, tout milieu social"

Comme les Alcooliques anonymes (AA), l’association propose des réunions entre membres. La particularité est qu’il n'y aucun thérapeute : c’est l’identification qui aide à sortir de son addiction. "Ce sont des réunions, il n’y a pas de médecin. Nous sommes entre personnes qui ont le désir d'arrêter, c'est par l'entraide qu’on arrête", explique Clara, membre de l'association interrogée par Marc-Olivier Fogiel lundi sur Europe 1.

Présents en France depuis 1984, les Narcotiques anonymes proposent 60.000 réunions hebdomadaires dans 130 pays. "Porter témoignage, transmettre qu'il est possible de vivre sans drogue, c’est le principe de ces réunions", renchérit Pierre, abstinent depuis 7 ans.

De plus en plus d’appels

Depuis la médiatisation de l’association par Jean-Luc Delarue, et le début de leur première campagne de communication en France, Narcotiques anonymes reçoit de plus en plus d’appels, et enregistre plus de 12.000 connexions par jour sur son site internet. L’"effet Delarue" ne doit pas éloigner l’association de sa règle d’or : l’anonymat de ses membres. "En ce qui concerne Jean-Luc Delarue, on n’a pas beaucoup d'avis là-dessus, nous sommes une association d'anonymes. Qu’il ait réussi à devenir abstinent, c’est très bien, on est ravi", commente Pierre, sur Europe 1.

Association "discrète" selon son dernier communiqué de presse, Narcotiques anonymes dit aussi vouloir se faire connaître.

"Vous trouvez ça absurde ? Nous aussi"

Forte de cette médiatisation, l’association lance donc une campagne de communication en France. Un film de 30 secondes, teinté d’ironie. Dans ce spot, deux amis rient de leurs overdoses, et même de la mort d’une amie.

"Vous trouvez ça absurde ? Nous aussi". Tel est le slogan accrocheur de la campagne.

Regardez :

"Il faut choquer pour interpeller, même si le spot aurait pu être plus choquant encore", estime Clara.

Créer un électrochoc chez les jeunes

Depuis quelques années, une tendance au rajeunissement des personnes dépendantes aux drogues dures a été observée, d’où la nécessité de créer un électrochoc chez elles. "Il y a maintenant des jeunes de 20 ou 21 ans qui ont dix ans de consommation derrière eux", explique Clara. Et dix ans, c’est le temps moyen de consommation au bout duquel on se tourne vers l’association. "Il faut environ une dizaine d'années de consommation de drogues pour toucher le fond, et donc chercher de l’aide", ajoute-telle.

L'association devrait encore gagner en notoriété cette année, grâce au futur tour de France en camping-car de Jean-Luc Delarue, dans le but de sensibiliser les jeunes aux addictions.