Concombres infectés : 3 cas en France ?

Une enquête a été ouverte en Espagne pour savoir d'où vient la contamination des concombres à l'origine de la transmission d'une bactérie.
Une enquête a été ouverte en Espagne pour savoir d'où vient la contamination des concombres à l'origine de la transmission d'une bactérie. © MAXPPP
  • Copié
avec Jessica Jouve et agences , modifié à
La bactérie tueuse trouvée dans des concombres est responsable d’une épidémie en Allemagne.

C’est officiel depuis samedi. Trois personnes en France sont actuellement suivies pour déterminer si elles ont été contaminées par la bactérie E.coli enterohémorragique (Eceh). Une épidémie d'infection à cette bactérie a lieu, en ce moment en Allemagne. Plus de 270 cas ont ainsi été recensés outre-Rhin, dont au moins cinq mortels.

3 personnes revenant d'Allemagne contaminées

En France, la situation est loin d'être aussi grave. Les ministères de l’Economie, de la Santé et de l’Agriculture ont annoncé que ces "trois cas suspects en cours d’investigation" sont "en lien avec l’épidémie allemande". Il s'agit de personnes revenant d'Allemagne et habitant à Hénin-Beaumont (Nord), Toulouse et Bastia. "On n'est pas dans une logique de contagion, ce n'est pas comme une grippe", a précisé le ministre du Travail samedi soir.

L'Institut national de veille sanitaire (inVS) recommande aux médecins hospitaliers ou libéraux ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante ou un SHU survenus depuis le 20 avril chez des patients ayant séjourné en Allemagne dans les quinze jours précédents le début des symptômes de les signaler à l'Agence régionale de santé de leur région.

Aucun rapport avec un lot de concombres retiré

Les ministères ont aussi annoncé qu’un lot de concombres considéré comme suspect "a été livré sur le territoire français" mais que son "retrait du marché a été immédiatement demandé." Selon eux, aucun rapport entre ce lot et les victimes n’a été établi.

Ce lot de 600 kg de concombres était arrivé le 12 mai dernier chez un grossiste de l'Ouest de la France. Ses légumes étaient destinés à la restauration collective, selon les informations obtenues par Europe 1. Quand la répression des fraudes (DGCCRF) a ordonné le retrait de ce lot, le grossiste a rappelé ses client. Mais il n'a eu aucun retour. La DGCCRF a alors estimé que les concombres ont été consommés. Aucune contamination n'a été signalée, après le délai d'incubation de dix jours.

Pourtant, cela n'empêchait pas la suspicion dimanche sur les marchés en France. A Lille, les marchands avaient du mal à écouler leurs stocks.

"Ils veulent pas manger de concombre aujourd'hui" :

Des concombres responsables ?

"Les premières investigations conduites par les autorités allemandes et relatives à l'origine alimentaire de cette épidémie orientent vers des concombres importés d'Espagne", indiquent la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes, la Direction générale de la Santé et la direction générale des politiques agricoles, agroalimentaire et des territoires.

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a tenu dimanche à insister sur le fait que les Allemands ne sont pas encore "sûrs à 100%" que ces concombres venus d'Andalousie, sont à l'origine des hémorragies. C'est pour cela qu'ils n'ont pas faits d'"alerte européenne", selon lui.

Une épidémiologiste de l'inVS estime que des gestes simples peuvent limiter les risques lors que l'on consomme des légumes crus. Il faut d'abord se laver les mains avant de manipuler un légume et laver les légumes avant de les consommer. "Ça permet déjà de résoudre une grande partie des problèmes et des expositions", assure-t-elle au micro d'Europe 1.

Une bactérie passablement dangereuse

La bactérie mise en cause est l'E.coli entérohémorragique (Eceh), propagée notamment par la consommation de légumes crus. Elle peut provoquer de simples diarrhées ou des diarrhées hémorragiques, jusqu'à des atteintes rénales sévères voire mortelles appelées syndrome hémolytique et urémique.

Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM), basé en Suède, il s'agit de l'une des plus importantes épidémies de STEC/SHU jamais recensées à travers le monde et de la plus importante épidémie de ce type en Allemagne.