Comment ferme-t-on une centrale nucléaire ?

Fessenheim est une centrale qui a 33 ans. Si l’on voulait prolonger sa durée de vie, il faudrait procéder à un chantier de modernisation extrêmement coûteux, selon l'ASN.
Fessenheim est une centrale qui a 33 ans. Si l’on voulait prolonger sa durée de vie, il faudrait procéder à un chantier de modernisation extrêmement coûteux, selon l'ASN. © MAXPPP
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avec Brigitte Béjean et Fabien Thelma , modifié à
L'accord PS/EELV prévoit de fermer 24 réacteurs nucléaires. Mode d'emploi.

Le Parti socialiste et les écologistes sont parvenus à un accord sur la question du nucléaire. Les deux formations politiques envisagent une sortie du nucléaire progressive mais rapide. Sur les 58 réacteurs nucléaires que compte le territoire national, PS et écologistes en supprimeraient 24.

Comment choisir les réacteurs nucléaires à fermer en premier?  

Le premier réacteur à fermer serait Fessenheim. Cette fermeture serait un symbole. Fessenheim a, en effet, 33 ans. Et si l’on voulait prolonger sa durée de vie, il faudrait procéder à un chantier de modernisation extrêmement coûteux selon l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN). D’autant que Fessenheim est située en zone sismique. 

Comment se ferait ce choix pour les réacteurs suivants ? 

Après le symbole "Fessenheim", ce sont les autres réacteurs les plus vieux qui seraient démantelés. Certaines de ces centrales sont en fonctionnement depuis déjà 30 ans. Si la fermeture de ces réacteurs se fait de manière progressive, ils pourraient atteindre, voire dépasser la quarantaine. C'est-à-dire qu’ils seraient, quoi qu’il arrive, en fin de vie. 

Les centrales à l’arrêt, que se passe-t-il ensuite ? 

"On enlève l’ensemble du combustible, l’uranium irradié, et on le met dans des piscines. On va le garder là pendant des années de façon à le refroidir. Tout le reste, la cuve, les tuyauteries, tous les mécanismes etc… restent radioactifs. Après, cela fait des déchets radioactifs que l’on doit stocker. On se rend compte que c’est un travail très important, long et relativement coûteux",  explique Bernard Laponche, ancien ingénieur du CEA et membre de l'association Global Chance

Par quoi remplace-t-on les centrales nucléaires ? 

Pour Thierry Salomon, de l'association Négawatt, il faut agir sur deux leviers principaux : un bouquet énergétique renouvelable varié, et la chasse au gaspillage énergétique. "Il faut d’abord que l’on réfléchisse à notre consommation, c'est-à-dire mettre des éoliennes, des panneaux solaires, faire de l’électricité photovoltaïque ou à partir de la biomasse. La question est : combien faut-il produire ? Ce n’est parce qu’on consommera moins d’énergie, qu’on sera demain plus malheureux et qu’on aura des services énergétiques qui seront moindres".