Chevaline : le portrait-robot du mystérieux motard diffusé

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avec AFP
Les enquêteurs français ont diffusé le portrait-robot d'un motard aperçu sur les lieux de la tuerie.

Il pourrait être la clé du mystère qui entoure la tuerie de Chevaline. Le portrait-robot d'un motard portant un bouc et un casque noir a été diffusé lundi par la gendarmerie. Un appel à témoins est donc lancé pour retrouver ce motard aperçu sur les lieux du crime, en bordure d'une route forestière non loin d'Annecy, en septembre 2012. Les enquêteurs font en effet "appel à toute personne qui reconnaîtrait l'homme" figurant sur ce portrait-robot. L'attention est principalement portée sur le casque "de couleur noire ou foncée avec ouverture latérale au niveau de la mentonnière".

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Les faits. Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, avait été tué de plusieurs balles dans la tête avec sa femme et sa belle-mère au cours de leurs vacances sur les bords du lac d'Annecy. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, avait également été abattu. Les deux filles du couple al-Hilli ont quant à elles survécu à la tuerie, l'une d'elle présentant toutefois d'importantes séquelles.

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© Capture d'écran - BBC One/

"Il est surtout un témoin". La présence d'un mystérieux motard sur les lieux du crime était connue de longue date des enquêteurs. Grâce à des témoignages d'agents de l'Office national des forêts (ONF) les enquêteurs avaient pu avoir confirmation de la présence de ce motard près des lieux de la tuerie. L'homme recherché avait, en effet, été vu sur la route de la Combe d'Ire, près de Chevaline, entre 15h15 et 15h40, le 5 septembre 2012. A l'époque, les gendarmes avaient délibérément choisi de ne pas diffuser son signalement pour se donner plus de chance de confondre un éventuel suspect.

Les enquêteurs refusent toutefois de faire du motard le suspect n° 1 de la tuerie de Chevaline. "Pour nous, c'est quelqu'un qui était assez proche des lieux dans un créneau de temps qui nous intéresse et qui est susceptible d'avoir fait ou d'avoir vu quelque chose. Il est potentiellement l'auteur mais il est surtout un témoin", a souligné le lieutenant-colonel Benoit Vinnemann. Le fait que ce motard recherché depuis des mois ne se soit jamais présenté aux enquêteurs laisse cependant planer de fortes suspicions sur son éventuelle participation à la tuerie.

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Un casque qui interpelle les enquêteurs... "Plus que le portrait-robot en lui-même, c'est le type de casque qui est intéressant", a souligné Benoit Vinnemann, chef de la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry. "On se disait que si l'on retrouvait ce casque au cours d'une perquisition au domicile de quelqu'un d'intéressant pour l'enquête, c'était un élément à charge", a-t-il ajouté.

Il s'agit d'un casque intégral, qui présente la particularité de s'ouvrir sur le côté au niveau de la bouche, afin de permettre à son propriétaire d'entamer une discussion sans avoir à le retirer. "Le seul casque sur le marché correspondant à cette description est un casque GPA type ISR", indique la gendarmerie dans un communiqué. De fabrication française, ce modèle existe à moins de 8.000 exemplaires dans la couleur aperçue par les témoins.

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© Capture d'écran - BBC one/YouTube

… Mais qui n'a pas permis de confondre le suspect. Les enquêteurs ont essayé de pister ce casque en épluchant les fichiers clients des distributeurs mais, ce produit étant déjà ancien, ceux-ci avaient souvent disparu. Ils ont en outre mené une veille sur les sites de ventes d'occasion et identifié les vendeurs de ce type de casque. Mais après un an d'investigations, le casque et son propriétaire restent introuvables.

Le portrait-robot, dernier espoir. La diffusion du portrait-robot est donc un moyen pour les enquêteurs de relancer les recherches en suscitant de nouveaux témoignages. Un numéro vert a été mis en place spécialement pour recevoir les appels des témoins. "Quiconque pouvant apporter des renseignements utiles aux enquêteurs est prié de contacter la section de recherches" de Chambéry au numéro vert 0800-002-950, indique la gendarmerie dans son communiqué.

Les enquêteurs attendent de nombreux témoignages car "beaucoup de gens avec un bouc et un casque pourraient correspondre" au signalement diffusé, estime Benoît Vinnemann. Le portrait-robot ne donne toutefois pas d'indication sur la corpulence, la langue ou l'accent du motard. "On ne veut pas limiter les appels, ni se fermer de portes. C'est à nous de faire le tri avec les éléments dont on dispose", a expliqué le lieutenant-colonel Vinnemann.

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