Cancers en série avec les prothèses PIP

30.000 femmes en France portent ces prothèses frauduleuses composées de gel silicone destiné à un usage industriel et non pas médical.
30.000 femmes en France portent ces prothèses frauduleuses composées de gel silicone destiné à un usage industriel et non pas médical. © MAX PPP
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Un nouveau cas de cancer du sein chez une patiente porteuse de prothèses PIP a été signalé.

La série noire se poursuit. Un nouveau cas de cancer du sein chez une patiente porteuse de prothèses mammaires PIP a été signalé auprès de l'agence des produits de Santé (Afssaps). Ce qui porte à quatre le nombre de tumeurs connues parmi les 30.000 femmes en France portant ces prothèses frauduleuses composées de gel silicone destiné à un usage industriel et non pas médical.

Europe1.fr fait le point sur le nombre decas déclarés auprès de l'Afssaps

Un cancer du sein deux ans après son opération. Le nouveau cas enregistré concerne une Toulonnaise, âgée de 35 ans. Cette dernière est toujours porteuse de ces prothèses. Elle a développé un cancer du sein deux ans après son opération esthétique. La victime a décidé de contacter d'elle-même jeudi soir les autorités sanitaires, a-t-elle confié à Var Matin.

"Ce cas de cancer du sein, qui n'est pas un lymphome (une tumeur rare), a été signalé par une patiente de Toulon", a précisé lundi Jean-Claude Ghislain, directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux à l'Afssaps.

Un cas de cancer du sein chez une porteuse de PIP depuis plusieurs années. Un cas de cancer du sein mortel a été déclaré le 5 décembre dernier à l'agence des produits de santé. Cette tumeur du sein (adénocarcinome) a été signalée par une patiente portant ces prothèses frauduleuses depuis plusieurs années. A la suite de cette notification, l'agence a renforcé ses recommandations de suivi des femmes concernées.

Le décès d'Edwige Ligonèche en novembre relance la polémique. Une femme de 53 ans, ancienne porteuse de ces implants fabriqués par la société varoise PIP est décédée lundi 21 novembre à Marseille d'un lymphome, une forme rare de tumeur. La famille de la victime a décidé de porter plainte pour "blessures involontaires et homicide involontaire".

Pour Katia Colombo, la sœur de la victime, le lien entre ces prothèses et la mort d'Edwige ne fait aucun doute : selon le certificat médical de l'oncologue, le lymphome est apparu au contact de la prothèse, explique-t-elle. De son côté, l’Institut Paoli-Calmettes, où la patiente est décédée, a précisé que celle-ci souffrait du "lymphome anaplasique à grandes cellules" (ALCL), avec "antécédents de complications sur des prothèses mammaires".

Un premier décès en mars 2010. Une autre malade était décédée en 2010 dans le Gers. Une information judiciaire contre X a d'ailleurs été ouverte récemment à Marseille notamment pour "homicide involontaire" après l'enregistrement de la plainte de la mère de la victime. L'instruction devrait être confiée à la juge d'instruction Annaïck Le Goff, en charge du pôle de santé publique.

Toutefois, cette enquête n'est pas liée au cas d'Edwige Ligonèche dont la plainte "n'a pas été formellement reçue".