Bretagne : heurts à Josselin entre salariés de Gad

  • Copié
avec AFP

Des salariés des deux abattoirs du groupe Gad, dont un doit être fermé, en sont venus aux mains mardi lorsque des ouvriers du site sacrifié ont tenté de bloquer l'entrée de l'usine de Josselin, dans le Morbihan.
Les salariés de Lampaul-Guimiliau (Finistère), qui réclament de meilleures indemnités de licenciement, ont empêché toute sortie de production, mais aussi celle des bétaillères du site de Josselin, qui est préservé dans le cadre du plan de restructuration de Gad SAS, a indiqué à l'AFP Jean-Marc Détivelle (FO), salarié de Lampaul. D'après les forces de l'ordre, environ 400 salariés du site de Josselin sont sortis de l'abattoir en milieu de journée, repoussant manu militari les manifestants venus de Lampaul.
"Il y a une bousculade assez vive et des échanges de coups", a-t-on indiqué de même source. La direction de Gad SAS a affirmé dans la soirée avoir contacté les syndicats "pour proposer une négociation en vue de terminer le conflit et permettre au plan de continuation de se déployer". "Le seul préalable" étant une "levée immédiate du blocage des sites", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Les salariés de Lampaul ont installé des camping-cars à l'écart de l'entrée de l'usine, a constaté un photographe de l'AFP. Des salariés de Josselin, en tenue de travail blanche, semblaient monter la garde à l'entrée du bâtiment. Une vingtaine de gendarmes ont formé un cordon entre les deux camps à un moment où les affrontements menaçaient de reprendre. En redressement judiciaire depuis février, la société Gad SAS (abattage-découpe de porcs), victime de la crise de la filière porcine, a présenté un plan de continuation de l'activité. Ce plan a été validé le 11 octobre par le tribunal de commerce de Rennes, qui a entériné la suppression de 889 emplois, en grande majorité à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau. "On veut une reconnaissance du travail qu'on a effectué. Pour relancer l'abattoir de Josselin, les salariés de Lampaul ont dû faire une croix sur la participation, soit 15 millions d'euros", a affirmé M. Détivelle. "On réclame la restitution de cette somme dans le cadre des indemnités de licenciement", a-t-il ajouté.