Blessure au flash-ball : un policier sera jugé

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avec AFP , modifié à
Un policier qui avait blessé un homme avec un flash-ball sur la place du marché de Montreuil, en 2009, a été renvoyé devant les assises.

L'affaire du jeune homme blessé à l’œil par un tir de flash-ball, en 2009, à Montreuil, connaitra bien une issue judiciaire. Quatre ans après les faits, le parquet de Bobigny a annoncé vendredi qu'un policier serait bien renvoyé devant les assises, pour avoir abusé de son arme.

Pas de légitime défense établie. Le fonctionnaire sera jugé pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation", après qu'un manifestant eût perdu un œil lors d'une manifestation contre une expulsion de squatteurs en Seine-Saint-Denis. Il est établi que "le policier n'a pas agi en état de légitime défense de lui-même ou d'autrui" et que "le blessé n'était pas personnellement visé", explique le parquet dans un communiqué.

Un jeune homme perd un œil. Le 8 juillet 2009, de violents heurts avaient opposé des forces de l'ordre et des manifestants soutenant les occupants expulsés d'une clinique désaffectée, dans cette commune aux portes de Paris. Joachim Gatti, 34 ans à l'époque, qui participait à ce rassemblement, a perdu un œil à la suite d'un tir de flash-ball.

Des versions contradictoires. La préfecture de Seine-Saint-Denis avait indiqué que les policiers avaient riposté aux projectiles des manifestants en utilisant ce pistolet à balles en caoutchouc non perforantes. Une information judiciaire avait alors été ouverte pour déterminer les circonstances de ce tir.

Une enquête et des policiers mis en examen. A l'issue d'une enquête de l'Inspection générale des services, la "police des polices", le policier avait été mis en examen en septembre de la même année. Celle-ci avait conclu que des policiers n'avaient apparemment pas respecté les règles d'utilisation du flash-ball, en vigueur dans la police, lors du tir incriminé.

Un non-lieu qui choque les victimes. Le parquet a toutefois prononcé un non-lieu à l'encontre de celui-ci et de deux autres policiers mis en examen, concernant cinq autres victimes "légèrement blessées", estimant "qu'aucun lien n'avait pu être établi entre les autres tirs de flash-ball et leurs blessures". Finalement, après les plaintes des victimes, l'un des policiers sera bien jugé.

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