Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a apporté mardi son soutien à la recherche en France et aux chercheurs, objets de critiques de la part de l'ancien président Nicolas Sarkozy. "Les chercheurs méritent notre admiration, notre respect et notre soutien et donc notre engagement", a-t-il déclaré lors des quatrièmes rencontres internationales de la Recherche, à Paris. "Ils ont toutefois souffert d'une grande méfiance au cours des années passées".
Jean-Marc Ayrault faisait référence, semble-t-il, à des propos tenus en janvier 2009 par Nicolas Sarkozy. L'ancien président avait estimé que les chercheurs venaient travailler parce qu'"il y a de la lumière, c'est chauffé", ce qui avait été considéré comme une vive critique envers le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). "Ce temps-là, je suis venu vous le dire aussi, est révolu", a dit Jean-Marc Ayrault. "Car sans la recherche nous n'aurions pas réussi à faire reculer la mortalité face au cancer, nous serions réduits à l'impuissance face au sida".
La ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, a souligné elle aussi l'importance de "retrouver la confiance" malgré un contexte budgétaire contraint. "En France, les professions intellectuelles, et j'intègre les chercheurs, ne sont pas suffisamment rémunérées et reconnues", a-t-elle dit à quelques journalistes. "On ne peut pas tout changer, surtout en période de crise, mais ce que l'on peut faire, c'est réaffirmer aux chercheurs notre pleine et entière confiance, leur faciliter la vie, simplifier des dispositifs complexes, chronophages", a-t-elle souligné. Selon Geneviève Fioraso, "un chercheur n'est pas fait pour remplir des piles de papiers (mais) pour chercher, pour animer une équipe, pour aller dans des conférences internationales, pour faire connaître la qualité de notre science".