Attention au "coup du rétroviseur"

Les escroqueries au "rétroviseur cassé" se multiplient dans toute la France.
Les escroqueries au "rétroviseur cassé" se multiplient dans toute la France. © MAXPPP
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et Walid Berrissoul , modifié à
Les conducteurs âgés sont de plus en plus nombreux à être victimes de cette escroquerie.

En matière d'arnaque, l'imagination n'a pas de limites. Et la dernière tendance dans ce domaine est une escroquerie "au rétroviseur cassé". Les cas se multiplient dans toute la France. Un homme a été condamné mercredi à deux mois de prison avec sursis, il avait découvert la méthode dans la presse.

Une escroquerie bien rodée

Le principe est en effet extrêmement simple. Les escrocs font croire à un automobiliste, de préférence âgé et vulnérable, qu'il a cassé le rétroviseur de leur voiture. Ils appellent ensuite l'assureur de la victime - souvent, par le plus grand des hasards, le même qu'eux... Au bout du fil, un complice, explique à la personne âgée qu'elle a tout intérêt à rembourser immédiatement le prix de la réparation et ne pas signer de constat amiable. Les escrocs ont pour cela un argument imparable : une nouvelle loi rendrait obligatoire une visite médicale pour les personnes âgées en cas de sinistre, et l'automobiliste risquerait un retrait de son permis.

Raymond, 76 ans, a été victime d'une telle escroquerie il y a quelques jours. Au volant de sa voiture, il circulait le long de la Marne lorsqu'il a entendu un bruit. Il a roulé encore sur une centaine de mètres. Mais une autre voiture est arrivée à son niveau et son conducteur lui a fait de grands signes pour qu'il s'arrête. "Il m'a dit 'vous avez touché notre rétroviseur en roulant'. J'ai répondu, 'd'accord, on va faire un constat'", se souvient le vieil homme.

1.400 euros en cash

C'est là que les ennuis commencent. L'escroc demande à Raymond le nom de son assureur, et lui affirme qu'il en est également client. Au téléphone, le complice explique que, puisque Raymond ne s'est pas arrêté immédiatement, il a commis un délit de fuite. Le faux assureur conseille alors à Raymond de payer le montant des réparations en espèces, mais qu'il pourra se faire rembourser plus tard, et il estime le prix à 1.400 euros. Raymond se rend alors à un distributeur et paie cash. Il prend tout de même la précaution de noter le numéro de téléphone du faux accidenté. Le numéro est en fait un faux.

Deux femmes âgées de 90 et 75 ans ont subit le même sort, à quelques kilomètres de là, le même jour. A Béziers, les gendarmes ont interpellé fin janvier six personnes, soupçonnées d'avoir arnaqué plusieurs dizaines de personnes de cette manière. "Il n’y a pas de nouvelle loi qui impose des visites médicales en cas de constat amiable. En cas de doute, il faut appeler soit même son assureur ou mieux les gendarmes", conseille au Midi Libre le capitaine Ropital, commandant la compagnie de Béziers.