Alcoolisme : "le baclofène a été diabolisé"

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Il a décidé de dénoncer un "paradoxe" autour de l'alcoolisme. Le docteur Renaud de Beaurepaire, chef du pôle de psychiatrie à l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif, a regretté vendredi soir sur Europe 1 le fait que les médecins rechigne à prescrire le baclofène aux patients atteints d'alcoolisme, qui tue chaque année 45.000 personnes en France.

"L'alcoolisme est une maladie dévastatrice et il se trouve qu'il existe un médicament qui soigne extraordinairement bien l'alcoolisme. Or les médecins ne le prescrivent pas. C'est un paradoxe", explique le docteur Renaud de Beaurepaire, auteur de l'ouvrage "Vérités et mensonges sur le baclofène" aux éditions Albin Michel .

Selon lui, la découverte du baclofène pour lutter contre l'alcoolisme est "révolutionnaire". "C'est quelque chose qui fera date dans l'histoire de la médecine. Qui a quelque chose de tout à fait inouï, qui est à ranger au même endroit qu'on a classé les antibiotiques, les vaccins, l'insuline, les neuroleptiques, tous ces médecins qui sauvé des millions de gens", juge le docteur Renaud de Beaurepaire.

"On s'interroge sur les raisons qui font que ce médicament qui marche extraordinairement bien sur une maladie mortelle soit l'objet d'une telle réticence de la part des médecins", précise le docteur de Beaurepaire.

Pour le médecine, le baclofène entre en concurrence avec d'autres programmes de luttes contre l'alcool et des "conflits d'intérêts majeurs" sont apparus. "Des médecins ont oublié leur sens de l'éthique pour jouer les intérêts de divers organismes", dénonce-t-il. A cette fin, "le baclofène a été diabolisé",  regrette-t-il.