A Guingamp, addition salée pour McDo

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B.P. avec Martin Feneau et AFP , modifié à
Un franchisé breton du célèbre fast-food a été condamné à verser 250.000 euros à une ex-cadre.

Plus de 5.000 heures travaillées gratuitement en quatre ans. Muriel, une ex-cadre de McDonald's a remporté son bras de fer face à son ancien employeur, un franchisé de Guingamp. Les prud'hommes ont condamné le fast-food à lui verser la somme record de 250.000 euros, 120.000 au titre des heures supplémentaires, et 130.000 pour les jours compensatoires.

Embauchée en 1999, Muriel avait gravi un à un les échelons dans la chaîne de restauration. Après sept ans, elle est devenue directrice de filiale pour ce franchisé breton qui exploite quatre établissements dans les Côtes d'Armor, notamment à Guingamp.

"5 heures-minuit sans compensation"

Dans ces fonctions, "de 2006 à 2009, elle doublait régulièrement son temps de travail, venant parfois à 5 heures du matin pour ne finir qu'à minuit, le tout sans aucune compensation", rappelle Mado Le Faucheur, défenseur syndicale CFDT.

"Elle remplaçait des salariés au pied levé. Certains mois, on s'est aperçu qu'elle n'avait même pas de jour de repos", a commenté Mado Le Faucheur au micro d'Europe 1. "Elle est appelée en permanence par son patron qui lui fait plein de remarques, pour lui dire qu'elle est nulle et que le McDo marche mal à cause d'elle".

"J'étais persuadée d'être nulle"

Conséquence : "en 2009 elle craque complètement. Elle s'effondre au boulot, elle est par terre et elle ne se relève pas. Anéantie complètement", rappelle Mado Le Faucheur. "Elle dit 'j'étais dans la culpabilité. J'étais persuadée d'être une nulle. Il fallait que j'essaie de me rattraper, que j'essaie de montrer à mon patron que j'étais une bonne salariée'".

Toujours traumatisée par son expérience, Muriel, la trentaine vend aujourd'hui des vêtements. Parmi ses anciens collègues, trois autres salariés avaient envisagés de porter plainte contre McDonald's au même moment et pour les mêmes raisons, mais ils ne sont pas allés jusqu'au bout. De son côté, selon Ouest-France, le franchisé McDonald's a fait appel du jugement prud'hommal.