Viol de La Rochelle : tests ADN en masse

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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
ENQUÊTE - Des prélèvements vont être effectués sur les 527 hommes, majeurs et mineurs, qui fréquentent un lycée catholique Fénelon-Notre-Dame.

Une décision exceptionnelle. C'est une mesure exceptionnelle que la procureure de La Rochelle a annoncée vendredi : pour résoudre une enquête sur un viol commis au lycée catholique Fénelon-Notre-Dame, en septembre dernier, tous les hommes qui fréquentent l'établissement devront donner leur ADN. Au total, 527 personnes, majeures et mineures sont concernées.

Un ADN inconnu. Si les enquêteurs ont choisi cette solution, c'est parce que la victime n'a pas pu identifier son agresseur. Six mois après, ils ne savent en effet rien de l'agresseur. La victime n'a pas pu le décrire. Le violeur a profité de l'extinction de la minuterie automatique des toilettes pour la surprendre. La jeune fille "a été agressée dans le noir et par derrière", a résumé la procureur. Les enquêteurs ont bien réussi à prélever un profil ADN sur ses vêtements mais il ne correspond pas à l'un des milliers de profils du fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Tous les hommes concernés. A partir de lundi, et pendant trois jours, tous les hommes qui se trouvaient dans le lycée le jour du viol vont donc devoir se soumettre à un prélèvement buccal. 31 enseignants, 475 élèves et 21 autres personnes, personnel technique ou personnes extérieures sont donc concernées. Dans deux salles du lycée, chaque prélèvement sera réalisé à l'aide d'un bâtonnet en mousse, placé sous la langue puis scellé dans une enveloppe spéciale, mentionnant l'identité de l'individu et portant sa signature.

Les résultats connus sous un mois. Le coût global de l'opération s'élève à 5.000 euros. Un tarif bon marché, négocié avec les laboratoires. Un laboratoire spécialisé de Lyon sera chargé d'établir les 527 profils ADN en fonction du matériel génétique recueilli à La Rochelle. Un autre laboratoire de Nantes devra ensuite les comparer un à un avec le profil inconnu. Les résultats des analyses de ces prélèvements et leur comparaison avec l'ADN relevé sur la victime devraient être connus sous un mois.

Les refus suspects. Selon la loi française, il est possible de refuser un prélèvement génétique, sauf lorsqu'on est condamné ou en garde-à-vue. Mais selon la procureure, "tout refus serait suspect" et pourrait déboucher "sur une garde à vue, voire une perquisition" pour obtenir un prélèvement d'ADN.

Des précédents peu fructueux. Cette pratique de prélèvement ADN dans un large cercle a déjà été mise en œuvre dans quelques affaires criminelles, sans qu'elle ait permis, à elle seule, de les résoudre. Cette fois, ce prélèvement massif est justifié car il s'agit d'un viol commis dans un lieu clos.