"Une cellule d'une extrême dangerosité"

Les enquêteurs ont mené des nouvelles perquisitions à Torcy, en Seine-et-Marne, avant que les suspects soient présentés à un juge.
Les enquêteurs ont mené des nouvelles perquisitions à Torcy, en Seine-et-Marne, avant que les suspects soient présentés à un juge. © REUTERS
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Les gardes à vue des 12 suspects après le coup de filet antiterroriste ont été prolongées.

"Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d’une dangerosité extrême." Le ton a été donné mercredi par François Molins, le procureur de Paris. Après 96 heures de garde à vue, les douze suspects, arrêtés le week-end dernier dans l'enquête sur une cellule islamiste, ne seront pas présentés à un juge comme prévu. Leurs gardes à vue ont été prolongées de 24 heures, suite à des "développements particulièrement significatifs".

"Tous les éléments utiles à la fabrication d’engins explosifs"

Sur le terrain, des perquisitions ont été menées dans la nuit à Torcy, en Seine-et-Marne, dans la soirée un parking souterrain d'un immeuble du quartier du Mail. Et les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) ont découvert "tous les éléments utiles à la fabrication d’engins explosifs", a annoncé François Molins. Les enquêteurs ont ainsi mis la main sur "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute, et des ampoules de phare". Cette découverte est d'autant plus dangereuse que le mode d'emploi de fabrication d'une bombe artisanale à partir de ces éléments est très facilement trouvable sur internet.

Par ailleurs, d'après le magistrat, la découverte a été faite dans un box utilisé par le suspect "au domicile duquel a été découverte samedi une liste manuscrite d’institutions israélites".

Les gardes à vue prolongées

Au vu de ces nouveaux éléments, le parquet de Paris a donc demandé une prolongation exceptionnelle de 24 heures de toutes les gardes à vue. Huit d'entre elles l'ont déjà été et les quatre dernières devraient l'être d'ici la fin de la matinée, a précisé le procureur. Dans le cadre d'une affaire de terrorisme, les gardes à vue peuvent durer au maximum six jours, "soit 144 heures", a indiqué François Molins.

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Quant à l'enquête sur le fait déclencheur de cette affaire - l'attentat contre une épicerie casher de Sarcelles -, le procureur de Paris a indiqué qu'"il n'est pas établi que les deux individus ayant perpétré l'attentat en lançant la grenade dans l'épicerie [aient] été appréhendés".

Entendus par la police antiterroriste, les suspects "ne se montrent pas coopératifs du tout", a indiqué une source proche du dossier. "Au cours des trois semaines qui ont précédé les interpellations des membres de ce groupe, les surveillances, physiques et téléphoniques, ont montré qu'ils faisaient preuve, dans leur ensemble, d'une extrême mobilité, d'une extrême prudence et d'une extrême activité", a estimé une autre source proche du dossier.