Tests ADN à La Rochelle : "on ne se sent plus en sécurité"

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avec Pierre-Baptiste Vanzini , modifié à
RÉACTIONS - Les tests ADN effectués à partir de lundi au sein d'un lycée, pour tenter d'identifier l'auteur d'un viol, préoccupent les élèves.

Ambiance tendue lundi matin au lycée catholique Fénelon-Notre-Dame, à La Rochelle, en Charente Maritime. Pour résoudre une enquête sur un viol commis au sein de l'établissement en septembre dernier, les 527 hommes, majeurs et mineurs, qui fréquentent le lycée vont devoir donner leur ADN lundi matin. Si les enquêteurs ont choisi cette solution, c'est parce que la victime n'a pas pu identifier son agresseur. Les faits se sont déroulés dans le noir, dans les toilettes. Et les policiers pensent que le violeur connaissaient bien les lieux.

"On reste tendu". Les élèves ont eu tout le week-end pour se préparer à l'arriver des policiers. Ils seront au total seize fonctionnaires, répartis dans deux salles de classe, pour faire les prélèvements ADN le plus rapidement et le plus méthodiquement possible. Et cette intrusion des forces de l'ordre dans le cadre de ce lycée privé du centre-ville inquiète les garçons de l'établissement. "On reste tendu, parce que c'est la première fois que l'on va faire des tests ADN, donc ça nous parait assez spécial. C'est assez gênant de savoir que l'on va faire un test. Ça fait bizarre", résumé un lycéen, qui va devoir, comme tout le monde, se présenter devant les policiers.

"Si ça se trouve, c'est un ami très proche". La question de découvrir qui est l'auteur de ce viol intrigue et inquiète les lycéens de l'établissement. "On a envie de savoir, mais au fond de nous, on n'a pas envie de savoir, parce que si ça se trouve, c'est un ami très proche. Vivre avec ça, que ce soit un ami très proche de nous, c'est pas vivable. C'est monstrueux ce qu'il a fait à cette jeune fille, c'est horrible", résume une jeune fille en classe de 1ere, interrogée par Europe 1.

"On ne se sent plus en sécurité". Les élèves reconnaissent également que, depuis le viol, un voile de suspicions recouvre le lycée. "On a peur de tout le monde, même de nos amis, on n'a plus confiance. On ne se sent plus en sécurité. Le fait d'apprendre qu'il s'est passé ça dans notre lycée. On se sentait en sécurité, maintenant, on l'est moins", résume une autre.

Les lycéens peuvent refuser les tests, mais... La collecte doit durer trois jours. Les prélèvements peuvent se faire seulement avec l'accord des parents et des élèves concernés. Les lycéens peuvent refuser de se soumettre aux tests. Mais ils seront toutefois considérés comme suspects, risquant ainsi une éventuelle audition, voir un placement en garde à vue. Les résultats des tests ADN seront connus d'ici un mois.

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