Suicide d’un anesthésiste

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Europe1.fr (avec Yann Terrou) , modifié à
Un anesthésiste de Montpellier s’est suicidé après un surdosage qui a rendu un enfant paraplégique.

Pris de remords après son erreur professionnelle, il avait disparu depuis lundi dernier. Le corps d’un anesthésiste de l'hôpital de Montpellier, à l’origine d’un surdosage, a été retrouvé inanimé jeudi après-midi à Villeveyrac, dans l’Hérault.

Lors d’une opération de chirurgie viscérale, réalisée à la mi-janvier, cet anesthésiste de 31 ans s’est trompé dans le dosage du produit anesthésiste, ce qui provoque la paraplégie de cet enfant de 6 mois. L'erreur de dosage du produit injecté "a sans doute favorisé une paralysie des membres inférieurs" du nourrisson, a précisé Bernard Guillot, président de la Commission médicale d'établissement.

Selon la direction du CHU, "l'intervention s'était bien passée", l'accident médicamenteux se produisant "au cours de la phase post-opératoire de prévention des douleurs post-interventionnelles". L’anesthésiste a ensuite été suspendu de ses fonctions, "une mesure de protection", a précisé la direction du CHU, qui lui a proposé pendant plusieurs semaines un soutien psychologique.

La crainte de la commission médicale

Cet homme aurait dû se présenter lundi devant le Comité des sages de l'hôpital, une structure de conciliation qui se réunit en cas de situation difficile, a déclaré Bernard Guillot, président de la Commission médicale d'établissement. C’est son absence qui a déclenché les recherches. Un mot avait été retrouvé par son épouse sur son ordinateur, laissant présager cet évènement, a indiqué la direction du C.H.U. de Montpellier.

Le comité des sages de lundi avait justement pour but de se pencher sur les conditions d'une éventuelle reprise de son activité, a-t-il ajouté. "La responsabilité de ce drame était très lourde à porter par ce jeune praticien et l'ensemble de l'équipe", a ajouté la direction du CHU. Une enquête a été ouverte sur la mort de l’anesthésiste, prise en charge par le parquet de Bézier.

L’enfant victime de surdosage va être examiné à l’hôpital spécialisé de Necker, à Paris, pour étudier les conséquences de cette erreur médicale.