Paris : un avocat se tue avec une grenade

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avec Alain Acco et Mathieu Bock , modifié à
La victime avait reçu un colis de La Poste contenant plusieurs grenades.

Une explosion a eu lieu, vendredi vers 16h30, dans un cabinet d'avocat situé au 101 rue Miromesnil, dans le 8e arrondissement de Paris. "L'explosion est d'origine accidentelle et a fait un mort", a indiqué un porte-parole de la PP, sans pouvoir fournir plus de précisions.

Selon des informations d'Europe 1, la victime, qui venait de fêter ses 45 ans, a eu le bras arraché dans l'explosion avant de succomber à ses blessures. Quatre blessés légers ont été dénombrés, parmi lesquels une avocate de 31 ans. 

"Ce n'est pas la peine, il est mort"

Selon les tout premiers éléments de l'enquête, la victime a reçu d'un ami un colis contenant au moins une grenade, qu'il aurait dégoupillée pensant qu'elle était inoffensive.  "On pense qu'il a manipulé l'engin et, malheureusement, en ne connaissant pas le dispositif qu'il avait en main, la grenade a explosé", a indiqué Jean-Louis Fiamenghi, directeur de cabinet du préfet de police.

"D'un coup j'ai entendu une explosion, un boum", a déclaré Charly Husson, employé d'une entreprise située dans la même cour que le cabinet. "J'ai vu la fenêtre en haut de la porte du cabinet d'avocats qui a explosé. Il y avait de la fumée, des éclats de verre... Mon collègue a vu que la victime avait le bras coupé", a-t-il raconté.

Un autre témoin et son collègue ont couru chercher un médecin, mettant 10 minutes à en trouver un, ils sont revenus dans la cour de l'immeuble jonchée de verre, indiquent la porte du cabinet. "Au bout de 15 secondes, le médecin est ressorti en disant 'ce n'est pas la peine, il est mort'", explique le collègue. Ce dernier a jeté un coup d'oeil par une des fenêtres et vu "un jet de sang" sur "les armoires où les avocats stockent leurs dossiers".

Des grenades retrouvées dans le cabinet

Sur place, des dizaines de policiers, pompiers et secouristes s'affairaient autour du bâtiment, et la circulation était bloquée sur le boulevard de Courcelles tout proche.  Le dispositif était quasiment levé vers 19H00 et la circulation dans le quartier a été rétablie vers 18H30, à l'exception du haut de la rue Miromesnil. Les démineurs se sont rendus sur place, mais sont repartis avant 18h00, n'ayant pas trouvé d'autre explosif, selon une source proche de l'enquête. La brigade criminelle de la police judiciaire de Paris a été chargée de l'enquête.

Toujours selon des informations d'Europe1, les policiers ont découvert plusieurs grenades dans le cabinet d'avocat de ce collectionneur d'armes. "On pense que c'est dans un univers de collectionneur, puisqu'il y a d'autres grenades, chargeurs etc...", a dit le directeur de cabinet du préfet de police. Ce dernier a précisé que l'avocat avait "recu cette grenade il y a quelque temps de la part de quelqu'un". L'expéditeur de la grenade devrait être poursuivi pour "homicide involontaire" et "infraction à la législation sur les armes".