Mende : la piste de l'accident se confirme

L'adolescent, qui voulait montrer l'arme à ses amis, n'a pas visé la victime.
L'adolescent, qui voulait montrer l'arme à ses amis, n'a pas visé la victime. © MAX PPP
  • Copié
avec AFP
L'adolescent, qui voulait montrer l'arme à ses amis, n'a pas visé la victime.

Le tir serait bien accidentel. Le procureur de la République va engager des poursuites pour "homicide involontaire" à l'encontre de l'adolescent de 13 ans qui a tué un enfant de 9 ans à Mende, mercredi soir. Tous les éléments recueillis par les enquêteurs appuient cette piste.

L'adolescent de 13 ans avait récupéré le pistolet 22 Long Rifle "au domicile de ses parents, dans leur chambre, dans une boîte en fer au-dessus de l'armoire", a précisé le procureur, Samuel Finielz. L'avocat de l'adolescent, Me Luc-Etienne Gousseau, avait précisé plus tôt que ce garçon avait déniché l'arme "alors qu'il cherchait de l'argent".

Il "a voulu viser le sol et a touché la victime"

Le jeune garçon "pensait que c'était un pistolet à bille". Il "a voulu viser le sol, a tiré et touché la victime, adossée à un muret", a expliqué le procureur. Témoignages, autopsie et expertise balistique : tous les éléments confirment la piste accidentelle et l'absence d'"altercation" entre les trois enfants, qui habitaient la même résidence, étaient "proches" et "se voyaient régulièrement".

Aucune charge n'a été retenue contre un autre mineur de 15 ans, placé en garde à vue mercredi. Il a été remis en liberté jeudi, après avoir été interrogé pour "modification de la scène de crime", en l'occurrence pour avoir caché l'arme, a ajouté Samuel Finielz. "Il a expliqué qu'après le tir, alors que son copain essayait de ramener la victime à son domicile, il avait demandé quoi faire de l'arme. Le tireur présumé lui a dit de la cacher et il l'a jetée dans un buisson. C'est l'acte d'un adolescent dépassé par ce qui vient de se passer", a souligné le magistrat.

Une information judiciaire est en outre ouverte contre le père du tireur présumé, pour "détention sans autorisation d'une arme de 4e catégorie et homicide involontaire". "Je considère que détenir une arme chargée est une infraction caractérisée. C'est une analyse que je fais et qui ne sera peut-être pas retenue", a relevé Samuel Finielz, précisant qu'"aucune autre arme n'(avait) été retrouvée par les enquêteurs lors de la perquisition". "Le père a expliqué avoir acquis cette arme il y a une vingtaine d'années au Portugal sans trop d'explications, qu'elle n'avait jamais servi et qu'elle avait été ramenée il y a une dizaine d'années sur le territoire français. Selon lui, elle était chargée, ce que confirme son fils", a-t-il ajouté.

Le père et le fils devaient être présentés à un juge jeudi après-midi, mais "aucune mesure de détention ne sera demandée à leur encontre".