Le piratage de Charlie Hebdo revendiqué

Le site web de Charlie Hebdo a été piraté mercredi matin.
Le site web de Charlie Hebdo a été piraté mercredi matin. © CAPTURE D'ECRAN
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Les hackers nient en revanche être liés à l'incendie de la rédaction de l'hebdomadaire.

L'humour de Charlie Hebdo ne fait pas rire tout le monde. L'hebdomadaire satirique en a eu une nouvelle preuve mercredi : son site web a été hacké et sa rédaction incendiée. Jeudi, un groupe de sécurité informatique turc a revendiqué le piratage de la page Internet, rapporte le site du Nouvel Observateur. Akincilar affirme ne pas en être à son coup d'essai.

Mercredi matin, la page d'accueil de charliehebdo.fr avait été remplacée par un message en anglais et en turc.  "Alors que tous les musulmans du monde considère avec révérence votre prophète (...), vous persistez à injurier le prophète tout puissant de l'islam avec vos caricatures grossières et honteuses sous le prétexte de la liberté d'expression", pouvait-on lire. Le message était signé Akincilar.

"Protester" contre les sites

Le groupe a revendiqué l'action jeudi. Il se présente comme la branche "active d'attaque" d'une plateforme de sécurité informatique turque. Akincilar "attaque les sites web qui ne correspondent pas à notre mission pour protester contre eux", explique le groupe dans un communiqué publié sur Internet.

Akincilar justifie l'attaque du site de Charlie Hebdo : "le site web charliehebdo.fr est devenu notre cible à cause de ses dessins qui offensent nos valeurs religieuses. Puisqu'il est méprisant envers notre prophète, nous avons mis notre contenu sur la page d'accueil pour protester".

Les hackers assurent qu'ils ont déjà attaqué les sites pornographiques, satanistes ou encore des sites israéliens. Un site qui avait publié des caricatures de Mahomet avait aussi été la cible de leurs attaques.

En revanche, Akincilar affirme, en rouge et en gras, n'avoir aucun lien avec l'attaque au cocktail molotov contre la rédaction de Charlie Hebdo dans la nuit de mardi à mercredi. "Nous ne soutenons pas de ce genre d'attaques perpétrées avec violence", assurent les hackers.

Le site toujours indisponible

Vendredi, le site de Charlie Hebdo était toujours indisponible. Son hébergeur, qui a reçu des menaces de mort, a décidé de le mettre hors service. "Soit la police les rassure et on parvient à les convaincre de le remettre en ligne, soit on change d'hébergeur", a indiqué Valérie Manteau, journaliste et responsable du site. Elle a également souligné que la page Facebook de Charlie Hebdo serait bientôt fermée aux commentaires extérieurs, après avoir été envahie de milliers commentaires, parfois extrêmes, en français ou en arabe, de musulmans se disant indignés par la Une du journal. Certains des commentaires se sont ouvertement réjouis de l'incendie qui a touché l'hebdomadaire, et il y a même eu des menaces de mort. "La police est en train de récupérer des données sur ceux qui ont posté des menaces de mort. Dès qu'ils auront fini, on fermera la page aux commentaires", a précisé Valérie Manteau.