Fusillade sur l'A7 : Y., abattu 50 km après sa sortie de prison

La voiture a terminé sa course sur la voie de gauche. Le commando n'a laissé aucune chance à Y..
La voiture a terminé sa course sur la voie de gauche. Le commando n'a laissé aucune chance à Y.. © MAXPPP
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avec Pierre de Cossette , modifié à
Tué lundi dans un spectaculaire règlement de comptes vers Lançon-de-Provence, Y. avait été libéré une heure plus tôt de la prison d'Avignon. Il avait été condamné en 2012 pour trafic de stupéfiants.

GO FAST. A peine sorti de la prison du Pontet, près d'Avignon, Y. n'aura connu que 50 kilomètres de liberté. Lundi, vers 17 heures, cet homme de 34 ans a été abattu lors d'un spectaculaire règlement de comptes sur l'autoroute A7 en direction de Marseille, à une cinquantaine de kilomètres du lieu de détention (voir la vidéo de La Provence) qu'il venait de quitter. Une victime de plus des lois impitoyables qui régissent le "business" de cannabis à Marseille : Y. venait de passer quatre ans derrière les barreaux pour son implication dans un réseau d'importation de cannabis vers la cité phocéenne.

Abattu froidement sur l'autoroute.  Lundi, l'assassinat de Y. sur la route de la liberté s'est joué façon "go fast". L'homme est en voiture et roule sur l'autoroute vers Marseille. A ses côtés : sa compagne et sa sœur. Le trio vient de passer le péage de Lançon-de-Provence, à une cinquantaine de kilomètres du centre pénitentiaire d'Avignon, qu'Y. a quitté une heure plus tôt, à 16 heures.

C'est là que surgissent à sa hauteur deux autres véhicules : prise en tenaille, l'automobile de la petite famille est forcée de s'immobiliser sur la voie de gauche après une première salve de tirs. Vient alors l'heure de la mise à mort, froide et mécanique. Cagoules sur la tête et armes automatiques au poing, des hommes sortent et ouvrent le feu. Y. est abattu sous les yeux de sa compagne, elle-même grièvement blessée à la main, et de sa sœur, légèrement atteinte.

L'Intermédiaire entre trafiquants et revendeurs.  Les "go fast", Y. connaissait. Le tribunal correctionnel de Marseille l'avait condamné en 2012 à une peine de cinq ans de prison après le démantèlement de toute une filière d'importation de résine de cannabis depuis le Maroc via l'Espagne. A l'époque, notre homme est considéré comme l'intermédiaire entre les trafiquants marseillais et les gros revendeurs marocains.

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© MAX PPP

Alors installé à Malaga, à la pointe sud de l'Espagne, plaque tournante du trafic, il aurait notamment permis l'achat de 120 kilos de résine de cannabis en novembre 2009. La drogue, destinée à alimenter différents points de vente du 9e arrondissement, dans le sud de Marseille, était conditionnée en petits ballots puis remontée d'Espagne par "go fast". Y. est finalement tombé en 2010 avec nombre des acteurs de ce réseau. Il aura, au total, passé quatre ans derrière les barreaux, la moitié de sa peine. Il y a 15 jours, Y. avait finalement obtenu une mesure de liberté surveillée.

Placé sous bracelet électronique, il devait travailler chez un plaquiste de Marseille qui avait accepté de l'embaucher. Mais les lois du "business" marseillais en ont décidé autrement.

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INFO - Fusillade sur l'A7 : la victime sortait à peine de prison