Disparition de Laëtitia : l'ami de Meilhon relâché

Une troisième personne, en relation avec le principal suspect dans la disparition de Laëtitia, a été placée en garde à vue samedi.
Une troisième personne, en relation avec le principal suspect dans la disparition de Laëtitia, a été placée en garde à vue samedi. © Maxppp
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Marion Sauveur avec François Coulon , modifié à
Aucune charge n'a été retenue contre cet ancien compagnon de cellule de Tony Meilhon.

Alain avait passé une partie de la soirée de mardi avec Laëtitia et Tony Meilhon, le soir de la disparition de la jeune femme de 18 ans. C'est pourquoi cet homme de 27 ans, ancien compagnon de cellule de Tony Meilhon, a été entendu par les enquêteurs depuis samedi après-midi. Mais l'homme a finalement été remis en liberté lundi matin alors que sa garde à vue devait initialement être prolongée jusqu'à lundi 15h.

"Le magistrat instructeur a ordonné la remise en liberté vers 5 h du matin du témoin gardé à vue depuis samedi, aucune charge ne pouvant être retenue contre lui", a indiqué le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin.

Des distorsions avec la réalité

L'homme a été vu, aux côtés de la jeune femme et de l'homme de 31 ans qui est mis en examen pour "enlèvement suivi de mort" et "viol" depuis samedi dans le cadre de la disparition de Laëtitia. Mais lundi matin, après une quarantaine d'heures de garde à vue, Alain persistait à répéter son innocence. "D'ailleurs, Tony n'est pas spécialement mon pote", a-t-il juré aux enquêteurs.

Les enquêteurs ont pourtant relevé un certain nombre de distorsion entre sa version de la soirée, et des vérifications purement techniques. Le repris de justice certifiait qu’il avait quitte Pornic au moment de la fermeture du café le Barbe blues, vers 23h30 pour se rendre à une quarantaine de kilomètres de là. Or, son téléphone mobile va déclencher un relais, sur place, à Pornic, à 1h30 du matin.

En outre, à cette heure-là, contrairement à ses déclarations, Alain ne se contente pas de laisser un message sur la boîte vocale du suspect numéro un. Les gendarmes ont pu établir que les deux hommes avaient eu un échange téléphonique d’environ trois minutes. Que se sont-ils dit dans la nuit ? Mystère.

Durant sa garde à vue, il a aussi confirmé aux enquêteurs avoir été en leur compagnie mardi soir. Selon lui, Laëtitia semblait présente de son plein gré. Mais, a-t-il précisé, Tony Meilhon ne semblait pas dans son état normal. Alain a raconté qu'une altercation a éclaté dans la soirée entre le principal suspect et deux consommateurs dans le café. A la suite de cette dispute, Tony Meilhon aurait emmené Laëtitia dans sa voiture. Alain aurait ensuite vu à plusieurs reprises l'automobile passer devant le bistrot, tous feux éteints.

Le principal suspect a reconnu l'accident

Tony Meilhon a été placé en garde à vue jeudi matin, avant d'être mis en examen samedi. L'homme serait la dernière personne avec laquelle Laëtitia a été vue dans la nuit de sa disparition. Il a notamment avoué, lors de sa garde à vue, avoir eu un accident matériel "mortel" avec la jeune femme, entre son véhicule et le scooter de Laëtitia. Le deux-roues a d'ailleurs été retrouvé abandonné à quelques dizaines de mètres de la maison de Laëtitia, mercredi matin.

Les enquêteurs ont relevé dans le coffre de la voiture - volée - de Tony Meilhon des traces de sang humain. Le procureur a précisé samedi qu'il s'agit de celui de Laëtitia.

Mardi soir, la jeune fille a quitté à 22 heures son service dans un hôtel-restaurant de La Bernerie-en-Retz, près de Pornic. Puis, dans la nuit, elle a envoyé des SMS à un de ses amis indiquant qu'elle avait été violée.

Les recherches se poursuivent

Lundi, les recherches ont repris dans plusieurs endroits. Dimanche, plusieurs véhicules de la gendarmerie, une équipe de plongeurs et des enquêteurs scientifiques de la gendarmerie ont examiné les alentours du domicile de Tony Meilhon. A quelques centaines de mètres de la maison, des plongeurs de la gendarmerie ont inspecté divers trous d'eau du secteur avant de quitter les lieux. Un hélicoptère de la gendarmerie a également survolé la région d'Arthon-en-Retz, située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Nantes et à une dizaine de kilomètres à l'est de Pornic.